Opinion

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A propos du réchauffement des relations entre le Congo et le monde occidental

Samedi 4 Juin 2016 - 13:54

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Il ne faisait aucun doute, pour nous en tout cas, que l’image détestable du Congo véhiculée depuis des mois par une petite partie de la diaspora congolaise vivant en France et que relaient complaisamment les grands médias publics de l’Hexagone n’empêcherait pas tôt ou tard, et plutôt tôt que tard, l’indispensable réchauffement des relations entre Brazzaville, Paris, Bruxelles, Washington et autres lieux de pouvoir.

N’en déplaise à ceux qui jouaient depuis des mois la carte du pire – on ne sait d’ailleurs au juste dans quel but – c’est très précisément ce qui se passe sous nos yeux depuis quelques jours. Et, bien sûr, l’on ne peut que s’en réjouir ; mais l’on doit également tirer les leçons du mauvais climat qui s’est instauré au fil des derniers mois et qui a rendu difficile un dialogue plus nécessaire que jamais en raison des difficultés de toute nature que rencontre actuellement l’Afrique centrale.

Il est clair que l’incompréhension dont nous avons tous ressenti les effets résultait de la combinaison de trois facteurs : en premier lieu la virulente campagne de désinformation conduite avec un succès certain par ceux qui, au Congo et hors du Congo,  ne voulaient pas d’une modernisation des institutions de la République ; en deuxième lieu l’absence de réaction des autorités congolaises,  ou plus exactement la sous-estimation par celles-ci des effets néfastes de cette campagne pour l’image de leur pays ; en troisième lieu l’incapacité des partenaires historiques du Congo à décrypter les enjeux de la bataille politique et médiatique qui se jouait sous leurs yeux.

De ce qui précède ressort l’idée qu’au moment précis où les relations se normalisent et où s’apaisent enfin les tensions souterraines entre ces mêmes partenaires, il convient de mettre en place les mécanismes qui permettront à l’avenir d’empêcher la réédition des erreurs ayant marqué les derniers mois. Ce mouvement est d’autant plus indispensable que le Congo, ayant assuré sa paix intérieure sur des bases solides, s’impose comme le pays le plus stable de la sous-région d’Afrique centrale et, plus largement même, de l’immense et très riche Bassin du Congo dont il occupe le centre géographique.

Il ne nous appartient évidemment pas, à nous qui sommes de simples observateurs de la scène internationale, de dire comment les Etats et les gouvernements doivent s’y prendre pour assurer une bonne information réciproque et déjouer ainsi  les manipulations visant à creuser entre elles un fossé. Nous sommes bien placés, en revanche, pour dire que dans cette affaire la presse congolaise peut jouer un rôle important dès lors qu’elle fait remonter vers la communauté internationale, par les canaux très divers dont elle dispose, l’information vraie, recueillie sur le terrain, non déformée qui, seule, permettra de lutter efficacement contre la désinformation.

À l’heure où les technologies de la communication effacent le temps et l’espace il est relativement facile, contrairement aux apparences, de lutter contre ceux et celles qui tentent de manipuler les esprits. Il suffit, pour y parvenir, de mettre ces mêmes technologies au service de la réalité.

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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