Protection de l’environnement : la police met la main sur des vendeurs et usagers des sachets en plastique

Mardi 17 Avril 2018 - 20:18

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 Plus de trois cents contrevenants et usagers ont été rappelés à l’ordre dans le cadre de l’opération ‘’Rapace’’, lancée le 17 avril pour faire respecter à la lettre le décret interdisant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et films en plastique.

Aux marchés de Tanlagaï, Ouenzé, Mikalou, Bacongo (Total), Makélékélé, les vendeurs de sachets en plastique et ceux qui en utilisent pour emballer des aliments ont été surpris par la police dans la matinée. « Nous savons que c’est interdit. Nous croyons qu’il devrait y avoir un laisser-aller pour en profiter, aujourd’hui, la police nous a pris la main dans le sac », a déclaré Aurélien Ndoudi, vendeur au marché total. En présence du directeur de la sécurité publique, le colonel Delphin Didas Yobi, il a promis de brûler le lot dont il dispose à son domicile en appelant d’autres vendeurs à suivre son exemple. « Si l’on cesse d’acheter ce que les fournisseurs nous apportent, ils ne viendront plus vers nous et les sachets en plastique disparaîtront sur le marché », a estimé le contrevenant.

Mais les vendeurs conscients de l’interdiction utilisent d’autres modus operandi pour tromper la vigilance des policiers. Certains usent du papier journal pour emballer des sachets en plastique. La vente se fait ainsi de manière codée, le produit étant camouflé. Tous ces agissements ont été débusqués par la police.

En rappel, c’est en juillet 2011 que le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, a signé le décret réglementant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et films en plastique. A son article premier, le texte en interdit l’usage pour la vente d’aliments, d’eau et de toute autre boisson en République du Congo. « Ces mesures salvatrices concourent à la protection de l’environnement et à la préservation de l’hygiène alimentaire des citoyens », a indiqué le colonel Delphin Didas Yobi qui a reconnu que la quasi-totalité de la population observe ces mesures. Malheureusement, a-t-il constaté, quelques citoyens organisent en sourdine le trafic de ces produits prohibés. À cet effet,  il faut couper le mal à la racine car, la porosité des frontières facilite l'entrée massive de ces sachets pourtant interdits par la plus haute autorité du pays.

Par ailleurs, l’article 9 dudit décret stipule que les frais relatifs au traitement par l’administration des produits saisis, en application de l’article 7, sont à la charge du contrevenant. Une sanction dont la portée correctionnelle est jugée souple par plusieurs observateurs.  

Cette opération dénommée ‘’Rapace’’ se poursuit sur toute l’étendue du territoire national. Le directeur de la sécurité publique a appelé la population à collaborer avec la police pour son succès afin de préserver l’environnement. Le Congo, dont le président est souvent désigné comme porte-parole de l’Afrique sur plusieurs sommets concernant la protection de l’environnement, doit, en effet, montrer l’exemple.

 

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Un échantillon des sachets en plastique étalé devant les vendeurs Photo 2 : Un lot de sachets en plastique détruit par la police / crédit photo Adiac

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