Publication des résultats provisoires de la présidentielle : les Kinois fêtent déjà Antoine-Félix Tshisekedi

Jeudi 10 Janvier 2019 - 19:13

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Sans crainte de la nuit et de l’obscurité, les joyeux ont pris d’assaut le siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et le quartier général de la coalition Cap sur le changement (Cach), à Limete, pour saluer la victoire qu’ils pensent être la leur et qu’ils ont vue venir depuis le début de la semaine.

Plusieurs centaines de Kinois ont fait, juste après l’annonce des résultats de la présidentielle, vers 3 h du matin du 10 janvier, une descente vers le siège de l’UDPS, à Limete, pour célébrer la victoire de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à la présidentielle.

Bravant la nuit et l’obscurité, des colonnes des Kinois à pied et d’autres sur des motos et dans des véhicules, venues de toutes parts, ont pris la direction du quartier général de cette formation politique et de la coalition Cach qui a soutenu la candidature du président de l’UDPS à l’élection présidentielle, pour fêter cette victoire. La procession a continué le matin ainsi que toute la journée et des milliers des partisans, vêtus pour la plupart de blanc (symbole de pureté des mains), ont continué à prendre d’assaut le siège de l’UDPS.

Des provocations « coupe-joie »

Alors que certains déçus cherchaient comment cacher leur amertume, d'autres n’ont trouvé mieux que de lancer des provocations qui cachaient mal la fissure qui risque de se créer entre les partisans des différents camps. « Vous n’avez que vos larmes pour pleurer », avait, par exemple, lancé un groupe de joyeux à d’autres personnes apparemment tristes. Mais, d’autre part, ce sont les déçus qui ont, les premiers, provoqué les jubilants, en les qualifiants de « ba Luba », tribu du gagnant de l’élection présidentielle et majoritaire au sein de sa formation politique, l’UDPS.

Un message d’unité

Dans son premier message en tant qu’élu à la présidence de la République, bien que ces résultats seraient encore provisoires, Félix-Antoine Tshisekedi a, lui, lancé un message d’unité nationale. « Je ne serai pas le président d’un seul parti politique, l’UDPS, ou d’une seule tribu, les Baluba ; je serai le président de tous les Congolais », a-t-il dit en substance, rassurant que son action constituera à cimenter davantage la cohésion nationale. Il a même empêché ses partisans à entonner des chansons provocatrices qui risquaient de mettre du sable dans la machine que « l’on venait de démarrer ».

Dans la foulée, certaines critiques avertissent sur le danger de ce fossé qui risque de se créer entre les deux parties à cause des comportements provocateurs des uns et des autres. De leur côté, Martin Fayulu Madidi et la coalition Lamuka, la France, par son ministre des Affaires étrangères, et la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) ont rejeté ces résultats annoncés par la centrale électorale congolaise.

Alors que le candidat malheureux, Martin Fayulu, a dénoncé une victoire volée, déplorant la non-prise en compte de ses voix dans certains centres de vote, la France et la Cenco qui avait des observateurs sur toute l’étendue du territoire nationale et qui avoue avoir les différents procès verbaux de vote, ont noté que ces résultats publiés par la Céni ne correspondaient pas à la vérité des urnes et aux données collectées. Entre-temps, les prélats catholiques ont, par ailleurs, appelé les parties prenantes à « faire preuve de la maturité politique ». Aux perdants, la Cenco a également conseillé de suivre les voies légales de réclamation.

Des morts malheureuses

À Kinshasa, la police est intervenue dans certaines parties de la ville-province en vue de disperser des foules mécontentes qui avaient tendance à manifester leur position dans la rue. Dans le Tshangu, des sources parlent des incidents qui ont causé deux morts par balles. Alors que dans d’autres parties du territoire nationale dont Kikwit, dans le Bandundu, et à Kisangani et Goma, dans le Kivu, des manifestants ont également été dispersés par la police. Dans cette province proche de Kinshasa également, on aurait enregistré mort d’hommes. Comme la connexion internet est coupée depuis le jour du scrutin, il est difficile d’avoir la situation dans certaines autres parties du pays. Mais des sources continuent à noter des manifestations par ci-par là.

Lucien Dianzenza

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