Publication : le roman «L’or des femmes» de Mambou Aimée Gnali est sur le marché

Lundi 30 Mai 2016 - 19:18

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La dédicace et la vente de ce nouveau livre de l’écrivaine congolaise, Mambou Aimée Gnali, ont eu lieu le 29 mai dans la salle Tchicaya-U’tamsi de l’institut français du Congo.

 

Paru cette année aux éditions Gallimard, collection Continents noirs (France), ce roman de 163 pages s’ouvre par un proverbe vili : «Bakala wolo », qui veut dire en français «l’homme c’est l’or». L’or des femmes est une révolte, un plaidoyer en faveur des femmes marginalisées, les jeunes femmes et les femmes enchainées par la tradition, notamment le Tchikumbi. Un rite Vili (ethnie des côtes du Congo) d’initiation des filles nubiles, pratiqué avant dont elle évoque les valeurs, mais dénonce en même temps les méfaits sur la jeune fille et la femme qui payent le  lourd poids de la tribu et de la tradition.  

Cette dénonciation est faite à travers une histoire qui se passe au temps de la colonisation (entre le 19e et  20e siècle) que l’auteur relate dans un style efficace et direct. Il s’agit de l’histoire de la jeune et belle Bouhoussou et le jeune Mavoungou qui ne peuvent vivre leur amour, né depuis leur tendre enfance, car Bouhoussou a été promise avant même sa naissance, à « L’or des femmes», un homme noble et plus âgé qu’elle. Cette situation est contestée par les jeunes du village, des jeunes qui se retrouvent entre tradition et modernisme.  

L’or des femmes peut être considéré comme une contribution d’Aimé Mambou Gnali à la lutte contre les violences faites aux femmes qui sont toujours reléguées au second plan, alors qu’en réalité, d’après elle, se sont elles qui jouent le rôle le plus important et le plus difficile : «Ce n’est pas facile d’être femme chez nous. Les femmes portent le poids de la société tout entière, c’est sur elle que retombe le poids des enfants et cela n’a pas changé. Il y a une certaine peur des femmes à dénoncer les violences qu’elles subissent», s’est-elle indignée, reconnaissant cependant qu’actuellement, les femmes elles mêmes sont en train de faire bouger les choses pour changer leur situation.

Pour l’auteure, il est important de connaître son histoire, l’histoire de sa famille, l’histoire de son pays pour pouvoir s’orienter dans la vie et éviter certaines erreurs. «Nous ne savons pas ce qui se passe chez nous. Ce livre est une manière de nous rappeler notre histoire, de rappeler surtout les jeunes, d’où nous venons, pour savoir où il faut aller », a dit Mambou Aimée Gnali.

L’or des femmes, roman plein d’enseignements et de révélations a été bien accueilli par l’important auditoire qui s’est empressé de se le procurer lors de la séance de dédicace. Cela, au point d’épuiser tout le stock prévu pour la circonstance. Ce livre, d’après les témoignages de ceux qui l’ont déjà lu, est aussi intéressant et captivant : «Lorsqu’on commence à lire le roman de Mambou Aimé Gnali, on ne s’arrête pas. Je suis vili mais ce livre m’a appris beaucoup de choses que j’ignorais sur le tchikumbi», a confié Alphonse Mouissou Poati. Première bachelière de la République du Congo,  Mambou Aimée Gnali a occupé, entre autres, le poste de ministre de la Culture et des Arts. L'or des femmes est son deuxième livre après le récit intitulé Beto na béto, le poids de la tribu paru en 2001 toujours aux éditions Gallimard, collection Continents Noirs.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

Photo 1-Le roman L'or des femmes/ Crédit photo Adiac Photo 2-Mambou aimé Gnali lors de la dédicace/ Crédit photo Adiac

Notification: 

Non