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Quand des érosions urbaines perturbent des quartiers entiers !

Samedi 14 Janvier 2017 - 18:05

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Des maisons d’habitation, des lieux de culte, des commerces et des marchés respectivement s’écroulent et disparaissent. Des dispensaires, des écoles et autres infrastructures publiques s’ensablent et disparaissent à moindre pluie. D’où des plaintes et grincements de dents des citoyens victimes, avec des appels incessants à l’action publique pour stopper ce fléau. Car, disent-ils, seuls ils ne pourront pas venir à bout du phénomène devenu récurrent dans de nombreux quartiers surtout périphériques de nos villes.

Oui, l’érosion commence très petite, évolue, se développe et donne naissance à des têtes qui causent des dégâts jusqu’à mobiliser des fonds de l’État. Les populations victimes dans des quartiers emploient des moyens rudimentaires et archaïques qui, le plus souvent, sont rarement concluants. Tentons donc de décrire le phénomène tout en fustigeant le comportement humain qui favorise et amplifie ce phénomène, bien entendu que nous ne ferons pas fi d’autres causes naturelles qui ne relèveraient pas du comportement humain. D’où la nécessité d’une lutte acharnée et sans merci, car les érosions détruisent des villes avec elles des quartiers où sont construites habitations, infrastructures et autres.  

Entendu que l’érosion est donc le résultat des actions externes qui provoquent la dégradation du relief. Cette dégradation peut avoir pour causes naturelles des torrents, éboulements, changement de température, influence de la végétation et bien d’autres. La dégradation peut aussi avoir une cause artificiellement introduite par l’homme tels que les déboisements, les constructions, les pollutions et autres. Ce sont en réalité toutes ces actions qui façonnent les paysages, à savoir les érosions, telles qu’elles se présentent à nous dans de nombreux quartiers de nos villes.

Les quartiers Ngamakosso, Petit-Chose, Maman-Mboualé, Jacques-Opangault, Mfilou-mikalou, Mfilou-moukondo, la Ferme à Brazzaville et les quartiers Mpaka, certains quartiers des arrondissements Mongo-Mpoukou et Ngoyo à Pointe-Noire pour ne citer que ce petit échantillon bien entendu que ce phénomène occupe aussi d’autres quartiers côtiers et ceux qui bordent des collines, ravins et montagnes à Pointe-Noire comme à Brazzaville est devenu traumatisant pour certaines familles. Car il est très difficile à digérer pour un chef de famille qui assiste impuissamment à l’écroulement progressif de sa maison à la suite d’une érosion.

Oui, d’un côté, on note l’imprévisibilité des causes naturelles qui pouvent occasionner ce phénomène d’érosion et, de l’autre côté, il faut aussi noter l’entêtement de la population elle-même qui foule aux pieds certains « interdits » publics relatifs à la non-construction des habitations sur des terrains inhabitables. Alors comment comprendre que certaines parties de la population peuvent s’organiser en des occupants « incontrôlés » pour pouvoir occuper des parcelles de terrains sur des zones inclinées. Elles ne s’arrêtent pas là, elles vont jusqu’à s’organiser pour creuser ici et là des caniveaux, semble-t-il, pour faire couler les eaux des pluies. En le faisant, ils déboisent en désordre les arbres et arbustes causant ainsi le glissement du sol et le ruissellement des terrains à moindre pluie.

Ainsi, l’on assiste à un véritable jeu de « faire » et de « défaire » entre l’homme et les eaux. Ces habitants, victimes des érosions, s’emploient à barrer des eaux par des méthodes inappropriées et quelques semaines après les eaux les désaxent et détruisent des rues. Ces méthodes empiriques, rudimentaires et archaïques sont entre autres l’usage des sacs remplis du sable, la plantation de la manière disparate du gazon ou du bambou de chine et l’élévation de banc de terre. Pire encore, certains utilisent même des tôles pour barrer des eaux comme si la tôle pouvait résister à la pression hydrique.

Et comme toutes ces solutions semblent inefficaces, les voilà s’organiser dans des quartiers pour s’adresser aux pouvoirs publics. Et pourtant cela devrait se passer avant toute occupation d’une zone quelconque, car l’État à travers ses services d’urbanisme connaît mieux les périphéries habitables et non habitables de nos villes. Oui, parfois en complicité avec des propriétaires terriens, ils arrachent des pancartes publiques sur lesquelles sont inscrites des indications : « terrains non habitables », « zones réservées aux travaux publics », « zone occupée par l’État », car l’État en le faisant sait pertinemment que la zone X ou Y est à risque ou pas. Alors c’est cet entêtement qui conduit parfois à des mélancolies.

Étant donné que d’autres causes naturelles sont bien prévisibles, les pouvoirs publics ont intérêt à stopper ces érosions surtout dans leur phase embryonnaire. Car par exemple l’érosion qui a fait « sauter » l’école Émeraude à Mikalou on la voyait venir. Et il faudrait accroître aussi des mesures d’interdiction desdites zones.

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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