Quand le symbolisme du kola participe au lien sociétal !

Tenez ! Autrefois en Afrique, et cela dans toutes les cérémonies, surtout celles liées aux concertations, mariages et dialogues sociaux, la noix de kola a toujours été le plat le plus discret et le mieux servi. Cela, grâce à ses vertus symboliques de solidarité sociale agissante. Cependant, que constatons-nous aujourd’hui ? On a tendance à ignorer le kola lors de ces occasions.

Avant d’aligner ces différentes vertus sociales, puisque c’est de cela qu’il s’agit, essayons de nous retarder un peu aussi sur ses vertus bio-énergétiques. Composée environ de 2,5% de caféine, la noix de kola est un puissant stimulant intellectuel. Le cocktail composé de kolatine et de caféine permet d’augmenter considérablement la vigilance et la concentration et de lutter contre le sommeil. Quant aux vertus thérapeutiques, elles sont diverses. Le kola est aussi utilisé dans l’industrie pharmaceutique, notamment comme composant des médicaments qui aident à lutter contre l’asthme et les maladies pulmonaires. « Attention et attention ! », disent les médecins, car il ne faut pas en abuser à cause de ses effets indésirables plus ou moins gênants.

Venons-en maintenant au symbolisme social du kola. D’abord, le côté curieux est que ce fruit était continu pour sa présence lors de grands événements comme les mariages, les fêtes, les naissances, l’attribution des noms aux nouveau-nés, la résolution des conflits, les réconciliations, la visite des aînés, le culte de fécondité des terres et des forêts et bien d’autres occasions. Ensuite, c’est un aliment de consommation en partage et discrète, car on est toujours animé par l’idée de donner à l’autre qui est à ses côtés. Une poignée de main d’un jeune à un vieux pour lui offrir le kola en dit mieux. En revanche, le vieux qui le reçoit portera ce jeune dans son cœur. Il y a là, une amitié sociale qui naît de façon spontanée.

Et lorsqu’on demandait la main d’une future épouse, c’était le kola qui était d’abord envoyé chez la future belle famille pour symboliser le lien en gestation. Et quel que soit le caractère « méchant » du père de la fille, lorsqu’il recevait le kola envoyé, il naissait en lui un esprit spontané d’ouverture. Car ce geste symbolisait, avant tout, la considération, le respect et la valeur de solidarité. Même chose, quand dans le village, il y avait des différends, des contradictions, des conflits ou des problèmes de chasse peu fructueuse ou de terres agricoles non fertiles, le kola était présent lors des palabres et des concertations pour créer un esprit de cohésion et d’apaisement. Il est présent lors du rituel entre le visible et l’invisible, lors des poses des premières pierres pour solliciter la protection des mânes. C’est le kola qu’on offre comme aumône pour conjurer le mauvais sort ou s’attirer la chance.

Sa symbolique éducative ne se dément pas. En effet, un jeune qui a constamment offert le kola a un vieux apprenait de ce dernier, des métaphores, adages, proverbes, discrétions et confidences pour pouvoir bien s’orienter dans la vie. Le kola permettait aussi aux vieux de retarder la réflexion, car un vieux qui le mâchait, cessait de parler. En mâchant ce kola, le vieux émet mentalement des hypothèses pour solutionner le problème que le jeune lui a soumis. Et lorsqu’on est porteur de kola, on est donc porteur de bonnes nouvelles.

Ceci étant, réintroduisons le langage du kola dans nos concertations et discussions, car il est un symbole fort de la solidarité sociale et de l’amitié agissante.