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Quand les changements climatiques perturbent les agriculteurs !

Samedi 13 Février 2016 - 15:59

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Loin de nous l’idée de nous substituer aux spécialistes de la question. On peut tout de même noter que le changement climatique renvoie à la modification des paramètres statistiques du climat global de la terre ou de ses divers climats régionaux au cours d’une période donnée. Et les effets de ces changements occasionnent l’irrégularité des climats qui, à leur tour, causent des sérieux ennuis aux activités agricoles.

D’entrée de jeu, en République du Congo par exemple, lorsque vous posez une question à un paysan de n’importe quel département sur le nombre de saison qu’il y a dans l’année, sans avoir fait référence aux changements climatiques, la réponse la plus rapide est : le Congo connaît quatre saisons sur l’année. La grande saison des pluies d’octobre à décembre avec des températures élevées allant de 25° à 33° voire 35° et des pluies fréquentes. La petite saison sèche de janvier et février avec absence de pluies mais des températures élevées. La petite saison des pluies de mars et avril avec des températures élevées et des pluies fréquentes, la grande saison sèche du 15 mai au 15 septembre avec l’absence de pluies et des températures nettement moins élevées.

Encore que des paysans, maraîchers et agriculteurs travaillaient en fonction desdites saisons. Mais hélas, le constat est que la chose est en train de changer, car cette lecture à cause des changements climatiques n’est plus exacte et les effets de ceux-ci sont déjà perceptibles dans tout le pays. Et cela est en train de perturber les paysans, agriculteurs et maraîchers, car à chaque saison correspondait un type de climat et à chaque climat correspondait une série de semences à cultiver. Au cours de la décennie 1980 et bien avant cela, il était aisé d’affirmer que le nord du Congo a un climat équatorial, chaud et humide avec deux saisons sèches et deux saisons de pluie et cela donnait de la matière aux paysans et agriculteurs. Car il était facile pour eux de programmer un nombre bien varié de cultures appropriées. Même chose pour un paysan congolais qui vivait dans la partie sud-ouest du pays où le climat était bien maîtrisé, c’est-à-dire tropical humide avec une saison de pluies bien remarquée et une saison sèche allant de juin à septembre. Et cela était facile pour le paysan, qui avait déjà maîtrisé la périodicité de ces saisons, de vaquer sans hésitations à ses activités agricoles. Or, aujourd’hui ce n’est pas le cas, les choses ont radicalement changé.

Oui, dans certaines localités, la petite saison sèche est en train de disparaître totalement car comment comprendre qu’à Pointe-Noire par exemple pendant les mois de janvier et février, on enregistre les grandes pluies ? Où est donc la petite saison sèche ? Ces précipitations récurrentes sont bien les indices du changement climatique. Les maraîchers et les agriculteurs sont appelés à changer leur calendrier de culture car les ignorer, c’est aller une agriculture sans une bonne récolte, car le naturaliste Francis Bacon l’avait bien dit : « On ne peut commander à la nature qu’en lui obéissant ». Car que l’on veuille ou non, les effets du changement climatique tels que l’irrégularité et l’imprévisibilité des précipitations, l’incidence accrue des sécheresses et des saisons de pluies prolongées sont bien à nos portes. En plus, ces effets ne frappent pas que les activités agricoles. Ils sont perceptibles sur tout ce qui est développement durable. C’est ce qui justifie la rencontre de Paris du 30 novembre au 11 décembre de plus d’une centaine de gouvernements du monde entier pour la recherche des solutions à cela. D’où étaient sortis certains accords et recommandations qualifiés d’importants.

Le changement climatique occasionne aussi l’apparition des ravageurs et maladies qui s’attaquent aux cultures. Les terres cultivées ou cultivables sont progressivement exposées à la variabilité accrue et au changement du climat, d’où la FAO a élaboré divers systèmes et outils d’information à utiliser pour évaluer l’impact de ceci afin de pouvoir très rapidement adapter l’agriculture au climat.

On retiendra que le changement climatique perturbe les saisons et avec elles les activités agricoles. Alors que feront les paysans, maraîchers et agriculteurs dans ces conditions là ?

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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