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Quand les débits de boisson et l’école ne font pas bon ménage !

Dimanche 27 Septembre 2015 - 18:15

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Choisissez au hasard l’un des quartiers populaires de nos villes dans lesquels se trouvent certains établissements scolaires, on sera désagréablement surpris de constater qu’il y a des proximités inacceptables entre des débits de boisson, notamment les bars-dancing, les buvettes, les night-clubs, les kiosques à bière et les écoles, collèges ou lycées. Cette réalité qui est une anti-valeur semble passer inaperçue aux yeux de tous alors qu’elle contribue à l’échec scolaire. Comment ?

À moins d’une semaine de la rentrée des classes, nous interpellons des propriétaires des débits de boissons situés à proximité des établissements scolaires. Si, hier, cette pratique était moins visible, elle a pris des proportions inquiétantes aujourd’hui, empêchant les enfants de bien suivre les enseignements dispensés. Ces débits de boissons émettent des sonorités qui déconcentrent les enfants ; ils servent de lieux de repos aux élèves durant toute la période scolaire. Des enfants fuient les cours pour y aller consommer des liqueurs et autres boissons alcoolisées. Que pourrons-nous attendre d’un tel enfant lors des évaluations pédagogiques ?

Si le propriétaire ou le gérant du débit de boissons ne recherche que le profit, il oublie que par son comportement, il contribue à la destruction de la jeunesse. Il y a bien là un problème à résoudre, car l’école et le bar se rejettent mutuellement, leur cohabitation n’est pas saine. « Je préfère vendre aux élèves de l’école d’à côté parce qu’ils achètent plus que les vieux et cela pendant des heures et des semaines », déclarait, sans gêne, un gérant d’un débit de boissons. Des propos regrettables pour un tel commerçant.

Ils sont nombreux en tant que parents d’élèves et promoteurs des écoles privées à ne pas apprécier ces pratiques. Impuissants, ils disent s’en remettre aux pouvoirs publics et aux autorités en charge des questions éducatives. Or, faire ainsi crée chez certains enfants un esprit de dépendance à l’alcool car son effet est connu : la somnolence en classe.

Que faire face à ce tableau ? Que faire quand on sait que ce phénomène participe à la baisse du niveau scolaire de nos élèves ? Sans proposer une réponse, méditons ces propos de Jacques Danton : « Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple ». Autrement dit, faute d’éloigner les débits de boissons des établissements scolaires, les propriétaires de ces lieux favorisent l’illettrisme et le « génocide intellectuel » de notre jeunesse.

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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