Opinion

  • Humeur

À quand les programmes scolaires « identiques » au privé et au public ?

Samedi 8 Octobre 2016 - 17:31

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Après la mesure gouvernementale réussie du port de la tenue uniformisée à la fois dans les écoles privées que publiques, un autre « désordre » à combattre est celui des programmes disparates qui sont  enseignés ici et là dans certaines écoles privées. Ces écoles ont de la peine à respecter les programmes scolaires élaborés par l’Institut national de recherches et d’action pédagogique (Inrap). Ces programmes mettent quelquefois des apprenants en difficulté, surtout ceux qui sont dans les classes d’examen.

Comment comprendre que des enfants d’un même niveau scolaire qui peuvent être soit en classe de cinquième ou en classe de troisième et qui se retrouvent dans un même centre d’encadrement scolaire pour pouvoir répéter leurs enseignements n’arrivent pas à parler le même langage en matière de notions enseignées dans leurs écoles respectives ? Comment comprendre que les enseignants qui interviennent dans les mêmes niveaux et dans les établissements scolaires différents, nous prendrons par exemple les classes de troisième et de terminale, n’arrivent pas à avoir les mêmes répartitions soit mensuelles ou trimestrielles ? Comment alors comprendre que lors des évaluations préparatoires aux examens d’État, notamment le Certificat d’études primaire et élémentaire (CEPE), le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et le baccalauréat des élèves du privé et du public arrivent à dire que tel ou tel chapitre n’était pas au programme dans leurs établissements scolaires ?

La réponse qui saute aux yeux pour ces trois interrogations est simple : c’est la non-conformité dans les programmes par rapport à ceux proposés par l’Inrap. Et l’on se demande pourquoi les inspecteurs de l’enseignement qui descendent dans les écoles au cours de chaque année scolaire n’ont jamais pu arrêter ce phénomène des programmes disparates. Cette disparité des programmes dans le privé, disons-le sans hypocrisie, participe énormément à la baisse du niveau scolaire et à la baisse des statistiques de réussite lors des grandes évaluations de fin d’année. 

Et comme certaines écoles sont toujours à la quête du gain, c’est pourquoi il n’est pas rare de lire sur les affiches publicitaires des écrits du genre : « Venez inscrire vite vos enfants, car nous avons les programmes de tel ou tel pays ». Ces écrits endorment les parents d’élèves, car si l’on prend un échantillon de près de dix parents d’élèves qui viennent d’inscrire leurs enfants dans une école privée et posons leur l’unique question :« Avez-vous vu les programmes qui seront enseignés à vos enfants ? ». C’est difficile que deux ou trois parents donnent une réponse affirmative. Or, les programmes officiels sont bien disponibles à l’Inrap et rares sont des parents qui se préoccupent pour les avoir. 

Et dans la même optique, si l’on voudrait bien se rendre compte sur le plan  pédagogique de ce désordre des programmes, il suffit de prendre soit le cahier des mathématiques ou bien celui des sciences-physiques ou même celui de français des élèves qui fréquentent des établissements scolaires différents mais qui sont dans les mêmes niveaux, on sera quelque peu déçu, car il y a bien cette disparité inouïe des programmes. Les leçons enseignées varient d’une école à une autre et sont parfois différentes de celles qui sont enseignées à l’école publique. Encore que si un parent a compris ce désordre et exige au directeur des études de l’école où il a inscrit son enfant, celui-ci a de la peine à lui sortir des programmes officiels de l’Inrap. C’est une triste réalité, mais il faut la dénoncer.

Alors quelles sont des victimes de ces programmes irréguliers ? Réponse : ce sont des élèves, car l’Inrap en élaborant ces programmes tient compte de certains paramètres pédagogiques et de la capacité intellectuelle des enfants de basses classes et de classes supérieures. Toujours en élaborant ces programmes, l’Inrap tient bien compte aussi de la progression scolaire linéaire et continue. Et ce qui est anormal, c’est qu’à travers ces programmes diversifiés pêle-mêle, ces écoles-là ressemblent aux simples centres d’encadrement qui naviguent à vue. Car aucune rigueur à la fois sur les programmes et sur le volume des matières n’est observée.

Ceci étant, le seul maître des programmes officiels reste l’Inrap, donc ces écoles là devraient cesser avec leurs programmes non conformes, ainsi les autorités chargées des questions scolaires devraient redoubler d’efforts, car il y a trop de cafouillage sur ce côté.

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Humeur : les derniers articles