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Quelques pistes en faveur des arts au Congo

Samedi 18 Octobre 2014 - 11:58

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Nous reconnaissons universellement et unanimement la place ou l’importance des arts comme facteur d’identité et de progrès économique d'un pays mais, l’efficacité de ce secteur  dépendra de la manière  dont chaque peuple s’engagera à mettre à profit son système de valeurs. Améliorer cette politique et la concevoir  comme objectif des sociétés modernes revient donc à remettre en cause les méthodes figées, les comportements et les mentalités surannées et les situations acquises non conformes.

Le développement de l’investissement public pour la modernisation et la diversification des lieux de spectacles pourrait se révéler des plus bénéfiques en termes de retombées sociales et économiques. Mais aujourd’hui, reconnaissons que  l’injection de fonds supplémentaires ne peut suffire  pour rendre la gestion plus performante, ou éliminer les pratiques illicites. La gestion saine, conforme aux objectifs fixés ne peut s’obtenir que si l’on commence à agir sans complaisance sur les facteurs de blocage constatés qui sont d’ordre organisationnel, structurel institutionnel et culturel.

Ce qui nous conduit justement à une série de recommandations qui satisferont probablement  nos ambitions légitimes, nos capacités de faire mouvoir efficacement ce secteur  en observant quelques  réformes nécessaires.

Outre le Fespam, le Congo devrait se doter d’un Festival national des artistes, pour permettre la cohésion et promouvoir  les arts  de manière générale.

Il s'agira aussi pour les pouvoirs publics de favoriser la construction d’un grand studio de production ;

Favoriser l’apparition de nouveaux opérateurs culturels, tels la Galerie Congo,   des Dépêches de Brazzaville,  devenue depuis, la nouvelle vitrine de la création congolaise qui offre une visibilité internationale aux arts congolais,  grâce à son antenne parisienne ;

Former, dans la conservation du patrimoine culturel et l’animation culturelle, l’administration et la gestion des équipements culturels en vue d’une meilleure compétitivité et s’arrimer au modernisme ambiant ;

Mettre en place un Centre National des Artistes Congolais  avec des missions spécifiques et travaillant en étroite collaboration avec la tutelle. Ce serait un organe permanent  d’encadrement et même d’orientation qui, tiendrait compte des antis valeurs ;

Favoriser la créativité et la diffusion artistique et culturelle ;

Créer un panthéon des artistes ayant marqué l’histoire de nos arts, afin de sauvegarder  notre patrimoine, préserver notre mémoire en les  enrichissant par la même occasion ;

Renforcer les échanges, donc la coopération  avec les autres pays ;

Créer et mettre en place  une grande bibliothèque artistique, équipée en matériel audiovisuels et phonographique ;

Moderniser et revaloriser  l’Ecole de peinture de Poto-Poto ;

Reformuler la  mise en œuvre de la politique culturelle comme élément clé du désenclavement de l’arrière pays,  conformément au programme de société du chef de l’Etat ;

Mieux soutenir ( les tutelles) la participation des artistes et artisans congolais aux Salons internationaux, tels le (SIAO)ou le Fespaco de Ouagadougou ;

Combler le déficit de formation, en s’appuyant notamment sur la Manufacture d’art et d’artisanat congolais (MAAC), actuellement en cours de rénovation ;

Garantir aux artisans d’art un statut qui les protègent de manière satisfaisante ou leur assure une visibilité internationale nécessaire aux produits pour qu'ils soient mieux  écoulés.

Bref, autant de pistes et bien d’autres, qui doivent tendre à ouvrir le  Congo aux circuits de la mondialisation,  sans mettre à mal son identité culturelle et sa créativité.

 

Ferréol Constant Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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