Rapport annuel de l’Unicef, un tableau sombre attend les enfants les plus pauvres

Les tendances actuelles de la situation des enfants ne sont pas satisfaisantes, fait savoir le rapport  de l’Unicef qui indique que soixante-neuf millions d’enfants de moins de cinq ans mourront principalement de causes évitables, cent soixante-sept millions d’enfants vivront dans la pauvreté et sept cent cinquante millions de femmes seront mariées pendant leur enfance d’ici 2030, date limite pour les ODD, et ce à moins que le monde entier ne se préoccupe davantage du sort des enfants les plus défavorisés. 

Pour améliorer la situation des enfants dans le monde, l’Unicef pense qu’il y a un choix à faire : «refuser à des centaines de millions d’enfants l’égalité des chances menace plus que leur avenir ; alimenter les cycles intergénérationnels de désavantage met en danger l’avenir de leurs sociétés. Nous avons un choix à faire, celui d’investir dans ces enfants dès à présent ou laisser notre planète devenir plus inégalitaire et plus divisée », souligne le directeur général de l’Unicef, Anthony Lake.  

Des progrès mais…

Le rapport note des progrès importants en ce qui concerne la survie des enfants, l’éducation et la lutte contre la pauvreté. Au niveau mondial, les taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans ont été réduits de plus de moitié depuis 1990. Les garçons et les filles fréquentent l’école primaire en nombre égal dans 129 pays et le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a été réduit de moitié comparé aux années 90.

En RDC, a fait savoir le chef de la communication de l’Unicef au cours d’un briefing avec les médias, la situation sur les enfants dans le monde note aussi une réduction significative de la mortalité des enfants de moins de cinq ans qui est passée de cent quarante-huit décès pour mille  naissances vivantes en 2007 à cent quatre en 2013. Pour Yves Willemot, ce document met néanmoins en évidence que la RDC avec le Nigeria, l’Ethiopie, l’Inde et le Pakistan enregistre la moitié de tous les décès au monde d’enfants de moins de cinq ans.  Et de souligner, le taux de mortalité des enfants en RDC varie entre les provinces, cent trente-neuf pour mille naissances vivantes au Sud-Kivu  contre  quatre-vingt-trois à Kinshasa.

 A l’entendre, les causes de mortalité des enfants de moins de 5 ans sont, entre autres: le paludisme, la diarrhée, la rougeole, et néonatales,  ainsi que la malnutrition chronique des enfants. Yves Willemot a ajouté, par ailleurs, que  les enfants de 12 à 23 mois ont été tous vaccinés avant de relever que 55,4% d’enfants de moins de 5 ans en RDC dorment sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide à long terme. Yves Willemot  fait remarquer qu’il y a des avancées considérables. Il estime que le pays doit continuer sur cette voie.

Pour ce qui est de l’éducation, le rapport évoque  que le chef de la communication à l’Unicef, mentionne qu’en RDC des millions d’enfants n’ont toujours pas accès à l’école. Par contre, le taux de scolarité a augmenté de manière constante d’un enfant sur deux en 2001 à plus de quatre enfants sur dix aujourd’hui, avec une quasi-parité entre les filles et les garçons. Toutefois,  regrette le chef de la communication à l’Unicef, la qualité de l’éducation est encore faible.  « Il faut investir dans la formation des enseignants et des programmes de l’enseignement ». Sur ce, Yves Willemot de dire : « il y a un programme pilote avec le ministère de l’Enseignement primaire et secondaire et l'initiation à la nouvelle citoyenneté avec d’autres partenaires pour un enseignement préscolaire ».

Pour terminer, le rapport sur la situation des enfants dans le monde est convaincu que l’enjeu auquel fait face la RDC à l’instar de nombreux pays d’Afrique subsaharienne est de s’assurer que les interventions à haut impact prouvé sur le bien-être des enfants soient généralisés et rendues accessibles à tous les enfants. Pour cela, il faut que les investisseurs dans les secteurs sociaux de base dont bénéficient les enfants augmentent et qu’une attention particulière soit accordée aux enfants les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre.