Rassemblement de l’opposition : la cohésion du G7 mise à rude épreuve

Mercredi 10 Janvier 2018 - 17:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le président de la plate-forme pro Katumbi est monté au créneau pour réclamer la tenue urgente d’une réunion en vue d’adopter des stratégies communes pour obtenir la « transition sans Kabila ».

L’unité du G7, la plate-forme créée en juin 2016 à Genval autour de l’emblématique feu Étienne Tshisekedi, est mise à rude épreuve ces derniers temps. Des informations faisant état des dissensions entre les composantes de ce regroupement politique ont précipité son éclatement alors qu’il n’en est rien dans les faits. Nonobstant les secousses qui ont failli faire écrouler son édifice, le groupe de sept partis politiques soutenant la candidature de Moïse Katumbi se maintient tout de même, résistant au mauvais vent.

Alors qu’il avait pris congé de son poste de président du G7/ex-Katanga, Gabriel Kyungu était déjà considéré comme démissionnaire par certaines mauvaises langues, et avec lui, Danny Banza, un autre cadre de la plate-forme. De la même manière, les relations entre Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi étaient présentées comme tendues avec, à la clé, une rupture programmée entre les deux opposants qui ne parleraient plus un même langage par rapport à leur combat politique. L’un et l’autre entendrait incarner le leadership de l’opposition et, de ce fait, leurs ambitions personnelles reposeraient, pour l’heure, sur des vues diamétralement opposées qu’accentueraient des égos mal dissimulés.

La rumeur persistante sur un éventuel éclatement du G7 a fini par mettre sous sa coupe une opinion interne pas très au faîte de ce qui se passe dans cette famille politique. Il a fallu que les deux principaux concernés fassent, à partir de l’étranger, un communiqué conjoint pour tordre le coup à une rumeur qui prenait du volume. Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi ont invité les Congolais à rejeter la campagne de calomnie et de médisance qu’ils ont attribuée au pouvoir en place, déterminé selon eux, à diviser le leadership de l’opposition.

Un malaise  néanmoins perceptible

Malgré cette mise au point, un malaise qui ne dit pas son nom est néanmoins perceptible dans ce regroupement politique qui ne peut, hélas!, échapper à l’émergence des courants internes. Tous les membres du G7 ont-ils le même entendement du schéma d’une « transition sans Kabila » et des enjeux politiques actuels ? Certainement pas. Il en est de même du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement dont le G7 est affilié. A son niveau, des sons discordants se font entendre quant à la manière d’appréhender l’enjeu politique lié à la transition.       

Face à ce qui apparaît comme un imbroglio dans un regroupement qui tient à son unité d’action, le président du G7, Pierre Lumbi, est monté au créneau pour réclamer la tenue urgente d’une réunion en vue d’adopter des stratégies communes pour obtenir la « transition sans Kabila ». Il a fait part de cette proposition dans une correspondance datée du 9 janvier, dans laquelle il a invité Félix Tshisekedi, en sa qualité de président du Rassemblement, à convoquer cette réunion censée recadrer l’action de ce regroupement par rapport aux enjeux politiques de l’heure. Outre le fait de statuer sur le mode de communication à adopter pour pérenniser « l’unité et l’efficacité » du Rassemblement, il sera également question, au cours de cette rencontre, de permettre à cette famille politique d’avoir le même entendement sur les questions essentielles en vue de réorienter son combat pour l’alternance.    

L'harmonisation des points de vue est de mise

Pierre Lumbi pense qu’il est fondamental à cette étape de la lutte pour l’instauration d’un Etat de droit et de la démocratie, d’harmoniser les points de vue, notamment sur la stratégie de communication de manière à renforcer l’unité du groupe et l’efficacité d’action. Il est question, suggère-t-il, de se donner les moyens de mise en œuvre des stratégies idoines pour atteindre l’objectif d’une « transition sans Kabila ». Pour tout dire, le G7 entend, après évaluation,  requalifier son action politique tout en recadrant certains de ses leaders qui ont failli en multipliant des initiatives souvent personnelles, inopportunes et sans impact qui trahissent une absence de coordination au sein de la plate-forme.

C’est pour régler tout ce dysfonctionnement et aplanir les divergences aux fins de planter le décor du renouvellement de la pensée que la tenue de cette réunion d’évaluation s’impose. Un virage à négocier avec tact pour consolider l’unité du groupe, à défaut de sombrer corps et biens.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Moïse Katumbi

Notification: 

Non