RDC: l’opposition appelée à être un véritable contrepoids politique

Mardi 16 Juillet 2013 - 14:45

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Pour l’Asadho, il n’y a pas de démocratie sans une majorité présidentielle qui gère, ni sans une opposition qui surveille.

Dans une lettre adressée le 16 juillet aux responsables et membres des partis politiques de l’opposition, l’Association africaine pour la défense des droits de l’homme (Asadho) a conseillé à l’opposition d’être un véritable contrepoids politique. Selon cette ONG, cela éviterait au pays l’instauration, par la majorité présidentielle, d’une démocratie de façade.

Le souhait émis par l’Asadho est, à en croire cette association, d’une démocratie dans laquelle la majorité présidentielle a sa place et où l’opposition peut être un vrai contrepoids et une alternative crédible. « La présente lettre que l’Asadho vous adresse est fondée sur notre conviction que sans une opposition politique engagée, effective et responsable, le processus de démocratisation de notre pays ne peut aboutir qu’à l’instauration, par la majorité présidentielle, d’une démocratie de façade dont notre peuple n’a pas besoin », a noté le président de cette ONG, Jean-Claude Katende, dans sa lettre, qui appelle chaque partie à laisser l’autre remplir son mandat constitutionnel.

L’Asadho a justifié son action par le souci de voir s’installer en République démocratique du Congo (RDC) une société ouverte et inclusive où toutes les Congolaises et tous les Congolais peuvent donner et recevoir. « Une telle société, gage de progrès véritables, constitue le plus grand rêve de notre organisation », est-il indiqué dans ce document.

Responsabilité partagée

Pour l’Asadho, en effet, le pouvoir doit également laisser l’opposition politique jouer son rôle constitutionnel. Il doit, selon l’ONG, se refuser de mettre en place une politique qui empêcherait l’opposition de jouer pleinement son rôle. Alors qu’en  travaillant à la conquête du pouvoir, les partis politiques de l’opposition doivent, de leur côté, aider la majorité au pouvoir à améliorer la gouvernance et à mettre en place des politiques et programmes qui profitent directement aux populations. « L’opposition politique doit démontrer qu’elle est une alternative crédible, sérieuse et fiable.  À cet égard, c’est à elle que revient le fardeau t’apporter la preuve qu’elle est crédible et sérieuse. L’alternative qu’elle propose en matière de politique économique, de justice sociale, de lutte contre l’impunité, des antivaleurs et la corruption devrait être lisible », a souligné l’association.

Face aux enjeux de l’heure (la guerre à l’Est,  les entraves à l’exercice de la liberté d’expression et de manifestation de l’opposition, le dialogue politique, l’éventuelle révision de la constitution, les élections provinciales,  les élections législatives et présidentielle de 2016, etc.), l’Asadho a conseillé à l’opposition politique de réfléchir sur sa cohésion, la participation au gouvernement d’union nationale et la capacité à se battre pour faire valoir ses idées et ses convictions.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des membres de l'opposition politique/ Photo tiers