Recensement administratif spécial : l’opposition républicaine appelle à l’arbitrage du chef de l’État

Mardi 15 Avril 2014 - 13:14

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Dans une déclaration rendue publique le 14 avril à Brazzaville, l’opposition républicaine demande l’arbitrage du président de la République en sa qualité de père de la Nation à qui, d’après ce collectif, le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation a fait croire que le recensement administratif spécial (RAS) s’achevait dans de parfaites conditions

En sollicitant l’arbitrage du président de la République, l’opposition républicaine prend à témoin l’opinion nationale et internationale pour dégager sa responsabilité quant aux résultats que pourrait publier le gouvernement.

Selon elle, le ministre de l’Intérieur se constitue juge et partie dans le traitement et l’appréciation finale des résultats, ainsi que dans l’organisation des élections futures à travers un organe électoral consensuellement débouté par toute la classe politique congolaise. Dans ces conditions, le RAS cesse d’être un recensement administratif spécial, mais devient un recensement administratif tout court, contraire à l’esprit du consensus de Dolisie.

S’inscrivant dans l’esprit de la concertation de Dolisie, l’opposition républicaine souhaite maintenir un climat politique apaisé, gage d’un processus électoral transparent, libre, juste et démocratique.

Pour ces partis, le dialogue et le consensus devraient s’appliquer à chaque étape du processus électoral, notamment dans l’élaboration du fichier, dans un souci de parvenir à des résultats fiables et incontestables pour la crédibilité de nos institutions. Cependant, ils constatent que le gouvernement veut réaliser un passage en force en dépit de leurs appels au dialogue en vue de gérer ensemble les résultats provisoires du RAS, dont la fiabilité, selon eux, est contestée.

Ils soulignent en outre que ce recensement n’était pas un acte ordinaire de police administrative, mais une opération spéciale. Dans ces conditions, les partis politiques, qui concourent au suffrage universel et enclins à contester les listes électorales, doivent participer à part entière aux côtés de l’Administration à la mise en œuvre de cette opération, somme toute délicate.

C'est la raison pour laquelle, poursuit la déclaration, l’opposition républicaine a inlassablement poursuivi le dialogue avec le gouvernement. Cette attitude républicaine n’est ni un geste de faire-valoir, ni une quelconque compromission. Elle puise sa justification dans la sociologie politique et l’histoire contemporaine de notre pays qui sont émaillées de drames et de violences d’origine électorale. Il faut combattre le sentiment d’insécurité et de peur qui gagne les populations à la veille de chaque échéance électorale.

Tout en saluant l’objectivité du comité technique du RAS, qui a reconnu le manque de fiabilité de certains résultats, les partis de l'opposition républicaine demandent « un examen approfondi de ce travail pour l’intérêt de la démocratie dans notre pays ».

Jean-Jacques Koubemba

Légendes et crédits photo : 

Pierre Ndion, au centre, lisant la déclaration (© Adiac).