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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 1991 (28)

Jeudi 21 Juillet 2016 - 18:27

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Cette année démarre, un peu comme les autres, sous le signe du deuil. En effet, Mgr Félix Békiabéka décède mardi 8 janvier. Il est inhumé le vendredi 11 suivant. La concertation ayant regroupé, à Brazzaville, le Premier ministre, Louis Sylvain Goma, les partis politiques, les syndicats, les associations et les organisations non-gouvernementales sur les préparatifs de la Conférence nationale a pris fin vendredi 2 février par la mise en place d’une commission préparatoire de ce forum. Selon le communiqué final de la réunion, cette commission de 150 membres représentant les organisations ayant participé à la réunion sera coordonnée par le Premier ministre. Elle se chargera de l’organisation logistique, des questions de sécurité et de l’établissement de la liste des participants à la Conférence. Ce communiqué souligne la souveraineté de la conférence qui aura la maîtrise de son ordre du jour et de son règlement intérieur. Il faut rappeler que dès l’annonce de la tenue de la Conférence nationale, un débat sulfureux s’est installé entre les tenants de la souveraineté et les autres. Un débat inutile de plus. Le voyage de Nelson Mandela du 17 au 19 février à Brazzaville a donné lieu à une passe d’armes entre le pouvoir et les tenants de la Conférence nationale qui ont crié à l’instrumentalisation de cette visite au profit du président Denis Sassou N'Guesso.

Après moult tergiversations, elle s’ouvre enfin le 25 février, dans la liesse de ses partisans. Une aube nouvelle se levait pour le Congo. Mais, hormis quelques changements, comme l’instauration de la liberté de la presse, le multipartisme, je doutais à cette époque de sa pertinence. À l’époque, dans le journal Libertés, j’écrivais : N’oublions pas. Rien n’est plus dangereux pour un peuple que l’amnésie collective … Demain, après la Conférence nationale, nous risquons d’assister, si nous n’y prenons garde, au retour des « vieux » faucons de la politique, mis hors-jeu par un régime qu’ils ont enfanté. Dirigeants d’hier, naguère bénéficiaires des prébendes, éjectés parfois honteusement du PCT ou partis sur le tard à la suite d’un reniement tout aussi honteux, ils sont devenus les contempteurs d’un système qu’ils ont contribué à porter sur les fonts baptismaux.

Le passé doit éclairer le présent. N’est-il pas enfin temps pour une reconfiguration de l’échiquier politique, pouvoir en place et opposition ?

La cacophonie des premiers jours de la Conférence nationale est comparable à ce qui s’est passé à la fin  de l’année dernière. Le désir forcené de changement, à tout prix, de l’ordre établi, a failli coûter cher à la cohésion nationale. Une fois de plus attention. Comme dit le proverbe, « à vieille mule, frein doré ». On pare une vieille bête pour la mieux vendre. La classe politique congolaise, même drapée des atours de la démocratie, ne saurait nous faire oublier son origine, son passé et ses pratiques. Toutes choses, qui nous rappellent que   « La caque sent toujours le hareng ». Les politiciens congolais persistent à nous vendre des illusions, leurs illusions. D’où, la nécessité de clarifier le jeu politique, à la faveur des dispositions de la nouvelle Constitution. Le parti au pouvoir, le PCT et ses affidés, en premier, doit se refonder pour s’adapter aux enjeux actuels, dominés par une désaffection du public à l’égard des partis traditionnels. Et, cette observation est aussi valable pour l’opposition, à mille têtes, incapable de cohésion pour s’arrimer à la dynamique impulsée par la Constitution du 25 octobre. Il est clair que pour les prochaines consultations électorales, les investitures fantaisistes de candidats, sans véritable assise populaire, risquent de sonner définitivement le glas de certains partis politiques, à commencer par le premier d’entre eux, le PCT. Au surplus, Il est dommage de constater que les rares individus, portés par les vagues de la Conférence nationale, aient disparu, comme ils étaient venus, sans laisser de trace. Avec la disparition des vétérans de la politique, morts ou simplement hors-jeu, parfois vieux-jeu, le vide s’est installé dans le monde politique rendant problématique une alternative crédible introuvable. 1991, énième tournant manqué au Congo.   Ainsi va la vie ici, chez nous. (Suite dans le prochain numéro)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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