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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 1995 (37)

Jeudi 22 Septembre 2016 - 12:27

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Dans la tourmente politique de cette année 1995, l’économie retrouve le premier plan de l’actualité nationale.

Par une loi du 22 décembre 1960, l’Assemblée nationale déclare d’utilité publique, les travaux d’aménagement hydroélectrique du Kouilou. Le premier coup de pioche du barrage de Sounda est donné au début de l’année 61. La réalisation de ce barrage représente 7 milliards de KWh. Le site de Sounda est découvert en 1887 – 88 par un Français, l’ingénieur hydrographe Jacob, au cours des recherches de l’itinéraire de la voie ferrée qui devrait relier la côte à Brazzaville. Son étude prévoyait l’établissement d’un barrage devant permettre la navigation du fleuve Kouilou. En 1888, la mission Marchand fait des reconnaissances dans le même but. En 1927 – 1930, ce même site retient l’attention de la mission Darnault, chargée d’inventorier les réserves hydroélectriques de l’Aef. En 1952, à la demande du territoire du Moyen-Congo, un avant-projet d’ouvrage hydroélectrique est établi pour les besoins éventuels de Pointe-Noire. En 1954, à la suite de cet avant-projet, l’Edf (Electricité de France) décide d’entreprendre l’étude d’un barrage susceptible de fournir la totalité d’énergie évaluée à environ 7 milliards de KWh. En 1957, des études de détails sont poursuivies pour répondre aux divers impératifs, elles sont terminées en 1960. Un problème se pose alors.  De l’autre côté du fleuve, des études sont aussi menées pour la construction du barrage d’Inga. Les bailleurs de fonds ne sont pas disposés à financer deux barrages de même potentiel dans la même région. Pendant cette période, la nouvelle route Pointe-Noire – Sounda est réalisée et certains préparatifs sont exécutés sur le site de Sounda.  Au début de l’année 1961, l’abbé Fulbert Youlou lance les travaux du barrage de Sounda pour imposer son projet. Mais sa chute entraîne l’arrêt de leur exécution. 35 ans après, le président Pascal Lissouba reprend le projet du barrage de Sounda. Deux ans après, il est débarqué. Le projet retrouve les tiroirs. Depuis quelques mois, Sounda est de nouveau d’actualité, mais largement sous-dimensionné.

Pendant ce temps, l’actualité se déroule avec son foisonnement d’événements. Gracié par le chef de l’Etat, Pascal Lissouba, le directeur général éditeur du bimensuel d’information et d’opinion, « Le Choc », Asie Dominique de Marseille, est libéré jeudi 30 novembre 1995, après avoir purgé cinq mois d’emprisonnement ferme sur six pour  délits de presse. C’était une autre époque. Heureusement, depuis l’adoption de la loi sur la presse en 2001,   les délits de presse ont été dépénalisés.

L’écrivain congolais, Jean-Baptiste Tati-Loutard, est décoré des insignes d’officier dans l’Ordre des Arts et Lettres, le 7 décembre 1995, par l’ambassadeur de France au Congo, Raymond Césaire. Dans le registre littéraire, paraît « La légende de l’errance », du jeune écrivain congolais Alain Mabanckou, préfacée par Pius Ngandu Nkashama, aux éditions « L’Harmattan ».

Les Anges ont trente ans. Du 21 au 23 décembre 1995, l’orchestre-ballet « Les Anges » a fêté ses 30 ans d’existence, au Centre culturel français de Brazzaville, Espace André Malraux. C’est en 1964 que Massengo « Fonctionnaire », les  frères Kimbolo (Gérard et Clotaire) et Pierre Sengholt fondent le groupe vocal « Les Pattes Tendres » qui devient en 1965, Les Anges puis des années après, l’orchestre-ballet « Les Anges ». Créée sur les cendres de « Forum des artistes », depuis plus d’une année, l’émission « Tam-tam » de Médard Milandou, défraie la chronique musicale sur les rives du fleuve.

Cette année 1995 s’achève avec la signature d’un pacte de paix par Pascal Lissouba, Yhomby-Opango, Bernard Kolélas, Christophe Moukouéké, Thystère-Tchicaya, Lekoundzou Itihi-Ossetoumba et Bokamba-Yangouma. Le Congo vit depuis la fin de la Conférence au rythme des pactes et conventions de paix au sens complètement dévoyé. Au lieu de favoriser la paix, ils sont suivis de confrontations qui ne grandissent pas nos hommes politiques. C’est un travers qui marque profondément la vie politique nationale. Ainsi va la vie au Congo.

 

 

 

 

 

 

MFUMU

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