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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 1999 (45) suite du numéro précédent

Jeudi 17 Novembre 2016 - 18:24

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Entre violences et accalmie,  l’année 1999 suit son cours. La deuxième édition du Fespam, du 1er au 8 août 1999, malgré quelques imperfections, est un succès, de l’avis des observateurs. Aucun coup de feu tiré pendant cette grande fête africaine. Brazzaville a retrouvé au cours de cette période, son calme légendaire, mis à mal, depuis le début de cette décennie 90, par de fréquents soubresauts. Le Fespam a, sans conteste, contribué à faire renaître la gaité et la joie dans la ville-capitale. Le fait marquant et désopilant de la soirée des dames du  vendredi 6 août au Palais du parlement, donné par les vedettes féminines africaines et de la diaspora (Aïcha Koné, Pembey Sheiro, Mbilia Bel, Chantal Ayissi, etc.) est le refus, par la chanteuse Mbilia Bel,  du bouquet de fleurs que lui tendait Tabu Ley, son ancien mentor et père de sa fille Mélodie.

Mokili, c’était le cri de guerre de Papa Henri Pangui dit Ebale Mbongue. Il a été inhumé vendredi 15 juillet 1999. C’est un monstre sacré de la radio qui rejoint ainsi le monde des ténèbres. « Lisapo », « Ebale Mbongue » et « Mokili », sont quelques-unes de ses créations radiophoniques qui ont fait le bonheur des auditeurs de la Voix de la Révolution congolaise, station nationale de radiodiffusion. Ancien enseignant, puis agent du ministère des Finances, Henri Pangui embrasse la carrière journalistique par la Radio. Il produit les émissions en lingala. Son tandem avec un jeune homme, nommé Bruno Thiam, présentateur en Kikongo ou munukutuba, est resté dans la mémoire des auditeurs de Radio Congo. Né vers 1920, à Bouegni, dans le district de Mossaka, il est décédé à l’âge de 79 ans, le 6 juillet à 12 heures au CHU de Brazzaville. Le lendemain de l’enterrement de cette icône de la radio, le général Alfred Raoul décédait à Paris, des suites d’une opération chirurgicale. Né le 15 décembre 1938 à Pointe-Noire, Alfred Raoul obtient son bac en mathématiques en juin 1959. Il est admis à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan en France. Il en sort, deux ans après, sous-lieutenant d’active. Il passe ensuite une année à l’école d’application militaire du génie à Angers. De retour au pays, il accomplit une carrière exemplaire. Le 22 août 1968, il est nommé Premier ministre, chef du gouvernement. Après la démission du président Massamba-Débat, il assume les fonctions de chef de gouvernement et de chef de l’Etat. Après l’accession du commandant Marien Ngouabi au pouvoir, il conserve le poste de Premier ministre, président du conseil du gouvernement, ministre du Plan et de l’Administration du territoire. À partir de 1974, il entame une carrière de diplomate. Il est ambassadeur et chef de la délégation congolaise au conseil des ministres des pays Acp (Afrique, caraïbes et Pacifique) de 1974 à1983. Directeur général-président des sucreries du Congo de 1983 à 1988, puis directeur de la BNDC (Banque nationale de développement du Congo), Alfred Raoul est nommé en août 1995 au grade de général de brigade. On lui doit, entre 1965 et 1968, la construction du boulevard des armées, actuel Boulevard Alfred-Raoul. Jusqu’à sa mort, il était ambassadeur itinérant, avec résidence à Paris. De Paris, justement, un groupe de jeunes congolais est propulsé sur le devant de la scène musicale. À Sun City, Biso na Biso est désigné meilleur groupe africain, le 4 septembre 1999. Il est composé de sept musiciens originaires du Congo-Brazzaville et résidant à Sarcelles en France.

Révélé au grand public en 1965, par sa chanson « C’est toi que je préfère », exécutée avec l’orchestre Tembo de Loubelo Delalune, Ange Linaud Ndjendo est décédé le 5 novembre 1995. Ancien chef de l’orchestre Super Boboto, créé en 1968 et lauréat sur le tard du prix Découvertes 85, il obtient le prix de la meilleure chanson grâce à sa chanson « Mwana mimbely ». C’est une grande voix de la chanson congolaise qui s’en va, pendant que les bruits de canon se taisent progressivement. En effet, Les Forces d’autodéfense de la Résistance et les Forces armées congolaises signent un accord de cessez-le feu, le 16 novembre 1999 à Pointe-Noire. Un autre accord de cessation des hostilités est conclu  le 29 décembre 1998 entre l’armée et les miliciens du pasteur Ntoumi, un an après le début de la guerre du 18 décembre 1998. Entretemps, dix mois après son arrestation sans mandat, le 21 novembre 1998, Maître Hervé Ambroise Malonga demeure en détention.

Malgré ses propres problèmes, le Congo reste une terre d’accueil pour de nombreux Africains. C’est ainsi que près de deux mille Rwandais installés à Loukolela (région de la Cuvette) s’intègrent progressivement dans la société congolaise. Ainsi, va la vie au Congo.

 

MFUMU

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