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Regard sur les cinquante dernières années 1965-2015 (4) 1968

Jeudi 4 Février 2016 - 15:04

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1968 est une année riche, marquée par de tas d’événements culturels et politiques. Le 27 avril, naît chez Faignond, à Poto-Poto, l’orchestre Super Boboto (Sbb). Sous la conduite d’Ange Linaud Ndjendo, transfuge de l’orchestre Tembo de Loubelo Delalune, le Sbb va marquer les annales de la musique congolaise par son engagement politique. Le temple Rouge (ex Petit Faignond et ex Super Jazz) vit au rythme d’un répertoire marqué par des titres comme Mapasso nalinga (Ange Linaud), Isia (Mienandi Michaud) et tant d’autres qui ont fait le bonheur de ses fans. Au cours de la même année, naissent d’autres orchestres : Les Fantômes de Pamelo Mounk’a, Super Tembessa, African Flash dit Situ de Lulli Madeira (à Dolisie). Joséphine Bijou, première congolaise guitariste, s’associe au groupe vocal Les Orphelins,  qui accueille dans la foulée,  Felly Akouala, Fuscos Yima, Chantal et Thomas.

Le 31 mai 1968, inauguration de l’aéroport de Loukolela par le ministre des Finances, Edouard Ebouka Babackas. Au mois de juin 1968, Pamelo et les Bantous de la capitale mettent sur le marché Masuwa. Un tube. Dans la même fournée, on découvre des chansons comme….. Mama na mwana, Ya Gaby du même auteur,  Bolingo Mado, Mokolo okobala (Kosmos Moutouari), Qui es-tu ?, C’est l’amour (Taloulou Alphonse), Mokili, Yaka dia mama (Edo Ganga). Peu de temps avant, c’est Rosalie Diop, titre créé, en 1966 à Dakar) qui était mis en vente. Fin de la deuxième Semaine culturelle (10 au 19 août 1968). Le 28 septembre 1968, Guy Menga, de son vrai nom, Bikouta Menga,  publie son premier roman, La palabre stérile, aux Editions Clé à Yaoundé. Directeur général de la radio et de la télévision du Congo, à l’époque, il est originaire de Mankonongo, village situé au bord de la rivière Loufoulakari, au sud de Brazzaville.  A ce moment-là, Guy Menga a déjà publié deux pièces de théâtre : La Marmite de Koka-Mbala, présentée en 1966, au premier festival des Arts nègres à Dakar, et L’Oracle. Ces deux pièces ont été primées par l’Ocora (Office de coopération culturelle, transformée en Institut national de l’audiovisuel) en France.

On le sait, depuis juin 1966, les relations entre le président Alphonse Massamba-Débat et le capitaine Marien Ngouabi sont tumultueuses. Dans une curieuse déclaration, diffusée sur les antennes de la Voix de la Révolution, station nationale de radiodiffusion, le président de la République demande à ceux qui le désirent, de faire acte de candidature à la présidence de la République. Dès lors, les événements s’accélèrent. Le 29 juillet, le capitaine Marien Ngouabi  est arrêté, en compagnie du lieutenant Eyabo. Le 31, il est libéré par un groupe de para commandos. Ceux-ci investissent, le 3 août, la Maison d’arrêt et libèrent tous les détenus politiques, parmi lesquels, Mouzabakani. Massamba-Débat se réfugie à Boko, son village natal. Le lieutenant Poignet, secrétaire d’Etat à la Défense assume, les 3 et 4 août, les fonctions de chef de l’Etat. Le capitaine Marien Ngouabi devient le commandant en chef de l’Armée populaire nationale (APN), en remplacement du capitaine Ebadep. Massamba-débat rentre à Brazzaville le 4 août. Le jour suivant, le Conseil national de la Révolution est créé ; parmi ses membres, le président Massamba-débat. Le 14 août, un Acte fondamental est publié. Il abroge la Constitution du 8 décembre 1963. Le 4 septembre 1968, Massamba-Débat démissionne. Le capitaine Alfred Raoul, Premier ministre depuis le 20 août 1968, assume désormais les fonctions de chef de l’Etat, jusqu’à nouvel ordre. Ainsi va la République.

Après avoir séjourné quelques temps à Brazzaville (13-28 septembre) Pierre Mulélé rentre à Kinshasa le 29 suivant. Ce retour fait suite à une série d’entretiens qu’il a eus, à Brazzaville, avec Justin-Marie  Bomboko, le ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo.  Pierre Mulélé, ministre du gouvernement Lumumba, était le principal animateur de la rébellion, qui avait secoué le Kwilu, dans les régions d’Idiofa et de Gungu. Quelques jours après son retour dans son pays, il est assassiné, le 2 octobre 1972, par le pouvoir en place (celui de Mobutu). Les relations entre le Congo-Kinshasa et le Congo-Brazza sont suspendues. La « guerre des ondes » reprend entre les deux pays. Cartes blanches de Mavungu Malanda Ma Mongo contre cartes rouges de François Itoua, André-Bernard Samba et Marie-Josée Mathey. Ces cartes sont en fait des éditoriaux bellicistes incendiaires.

MFUMU

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