Opinion

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Regard sur les cinquante dernières années 2015 (76) (Suite et fin de la chronique 1965-2015)

Jeudi 22 Juin 2017 - 21:21

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La liesse des Jeux du cinquantenaire passée, le 22 septembre 2015, le président de la République, Denis Sassou N'Guesso annonce la convocation du scrutin référendaire qui aura lieu, dit-il, dans un proche avenir, pour l’adoption «du projet de Constitution qui sera élaboré par une commission mise en place à cet effet». C’est dans le tumulte de l’annonce du scrutin référendaire qu’Euloge Landry Kolélas devient, le 25 septembre 2015, président du MCDDI, en remplacement de Guy Brice Parfait Kolélas, passé à l’opposition, après son éjection du gouvernement. En réaction à l’annonce du scrutin référendaire, l’opposition organise, au boulevard général Alfred Raoul, le dimanche 27 septembre suivant, un grand meeting pour dire «non au référendum constitutionnel». Une mobilisation exceptionnelle à laquelle, réponse du berger à la bergère, les forces du changement de la constitution lancent, avec éclat, au même endroit, par un méga-meeting, le samedi 10 octobre 2015, la campagne du «oui». Gervais Hugues Ondaye est nommé commissaire général du Fespam (Festival panafricain de musique), par le nouveau ministre de la Culture et des Arts, Bienvenu Okiemy. Il remplace à ce poste, Dieudonné Moyongo. Malgré l’appel au boycott de l’opposition dite radicale, le scrutin référendaire se tient le dimanche 25 octobre 2015 sur toute l’étendue du territoire national. Le «Oui» l’emporte par une écrasante victoire. Comme il fallait s’y attendre, le Frocad (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel), fort de la position de la France qui «ne reconnait pas les résultats du référendum au Congo», rejette ce résultat et appelle à l’annulation du scrutin. Dans le même registre, on peut évoquer la position d’Alain Mabanckou, célèbre écrivain congolais qui  déclarait sur son compte Twiter : «le peuple congolais sait qu’il a dit non à cette mascarade». Le Frocad, une opposition qui marche toujours à contre-courant de la vie nationale. On se souvient de son incongru dialogue national alternatif de juillet 2015, en réaction à celui de Sibiti, initié par le pouvoir en place. Signalons le décès, à Ouesso, le jour du scrutin référendaire, du préfet de la Sangha, Adolphe Elemba, à l’âge de 66 ans. Il était né le 25 décembre 1949 à Makoua, dans le département de la Cuvette.

Le samedi 7 novembre 2015, trente formations politiques signent un accord politique, sous la coordination d’Antoine Thomas Nicéphore Fylla saint-Eudes. Michel Mboussi Ngouari, Bonaventure Boudzika, Jean Ebina, Romaric Mouboti, Antoine Walembaud et Julien Euloge Libota sont les autres membres du bureau exécutif de la Copar (Convention des partis républicains). Christ Antoine Walembaud, à la tête d’un nouveau parti, le Codema (Congrès des démocrates africains). Julien Euloge Libota en est le secrétaire général. La sortie de ce nouveau parti a eu lieu le 19 décembre dans la salle des conférences de l’hôtel de ville de Brazzaville. Le même jour, on apprenait la nouvelle du décès, à Rabat, au Maroc, d’Euloge Patrick Mvoumbi alias Kimana Mpaka. Journaliste, président-directeur général de MCRTV (Média concept radio télévision) à Pointe-Noire. Tel est le panorama des cinquante dernières années. C’est le sentiment d’un véritable gâchis pour un pays béni des dieux qui se dégage au terme de ce balayage historique. C’est une page fuligineuse de notre histoire qu’il faut résolument tourner. Mais ce qui implique un réarmement moral dans un pays où la morale, l’éthique et les valeurs cardinales de patriotisme, de l’effort, respect du travail et de l’excellence foutent le camp. Ce qui fait le plus défaut au Congo dans sa quête du progrès intégral, c’est la qualité du casting, «l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, perspective inatteignable si l’on en juge par l’enlisement généralisé. La victoire de Denis Sassou N'Guesso à l’élection présidentielle du dimanche 20 mars 2016, mortifiante pour l’opposition dite radicale, devrait ouvrir une nouvelle ère, celle d’une Nouvelle République, qui doit cesser d’être celle de débrouillardise, pour devenir celui de la prospérité équitablement partagée, comme je l’ai écrit régulièrement, au fil des ans, dans ces colonnes. Ainsi allait la vie au Congo., jusqu’à l’arrivée de la Nouvelle République à travers une histoire saumâtre.

Au terme de cette recherche obstinée de notre histoire commune de ces cinquante dernières années, force est de reconnaître que beaucoup de choses restent encore dans l’ombre. Je vais tenter de les débusquer pour éviter de néantiser des pans entiers de cette  histoire, véritable nébuleuse encore. La prochaine série de Brin d’Histoire, si Les Dépêches de Brazzaville y consentent, sera consacrée aux inconnus - hommes et faits – et méconnus de l’histoire congolaise. La politique, l’économie, le sport, la culture, pour l’essentiel, constitueront la toile de fond de cette quête historique.

 

 

 

MFUMU

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