Religion : la fermeture de l’Église Tabernacle de la parole sollicitée

Samedi 15 Février 2014 - 18:13

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L’Église « Tabernacle de la parole », située sur la route des Poids Lourds dans la commune de Limete à Kinshasa, doit être fermée par l’État et devenir inopérante. C’est le sens de la demande adressée au ministre de la Justice par le cabinet d’avocats Mbambu et associés.

 L'Église, apprend-on, est dirigée par un pasteur du nom de Clément Bowa Mutombo, qui aurait littéralement quitté la voie divine et entraîné toute l’assemblée dans l’erreur. Pasteur Clément Bowa a institué un service dit de dons composé de cinq personnes avec « la mission principale de concevoir et prononcer de fausses prophéties de sorcellerie contre les familles des requérants et leurs épouses et d’autres croyants », renseigne l’avocat Mbumba. Avec ce service de dons, pasteur Clément Bowa s’emploie à briser les mariages des membres de l’Église en leur ordonnant de demeurer célibataires sans se remarier, ni de reprendre leurs épouses, de même qu’il impose à certains d’autres des femmes à épouser, transformant l’Église en un lieu des plaisirs charnels », rapporte-t-on. Et la conséquence est directe sur les enfants; lorsque les couples se divisent suite à ces prophéties, de dizaines d’enfants se retrouvent sur la rue, abandonnés et dont certains sont mêmes taxés de sorciers par le pasteur.

Ainsi, ledit pasteur, affirme-t-on, a instauré le divorce comme principe de vie fondé sur les fausses prophéties de sorcellerie, violant ainsi l’ordre public, la paix et les bonnes mœurs et les lois de la République. Car le Code de la famille n’autorise le divorce que pour un juste motif, fondé sur la destruction irrémédiable de l’union conjugale; et c’est au seul tribunal saisi des faits d’apprécier souverainement dans son intime conviction, avant de prononcer le divorce. « C’est à cause de cette mauvaise vie continue qu’il avait été chassé de l’Assemblée chrétienne de Righini du pasteur Baruti Kasongo », fait savoir l’avocat conseil des requérants aux Dépêches de Brazzaville.

Pour l’avocat conseil, l’aveuglement de ses adeptes a conduit le pasteur Clément Bowa à s’ériger en maître absolu, jusqu’à saisir le Parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete contre les requérants en leur imputant des faits sans preuve. Et pourtant, cela ne relève même pas de la compétence du Parquet près la Cour d’appel, mais plutôt du Parquet de grande instance de Kinshasa Matete. En fait, l’on apprend aussi que le pasteur Clément Bowa se serait targué d’être intouchable, et être couvert des magistrats, et d’autres autorités administratives et militaires. Ainsi certains membres de l’Église seraient-ils pourchassés. Face à ces forfaits graves, l’avocat conseil Mbumba a, au nom des requérants victimes du pasteur Clément Bowa Mutombo, demandé au ministre de la Justice de fermer l’Église Tabernacle de la parole avant que le pire n’arrive.

Martin Enyimo