République centrafricaine : l’Union européenne apporte son soutien à hauteur de 382 millions d’euros

Jeudi 8 Juin 2017 - 18:00

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Le programme de soutien à la République centrafricaine pour la période 2014-2020 a été paraphé mercredi à Bruxelles par le commissaire européen chargé de la Coopération internationale et du développement, Neven Mimica, et par le ministre de l’Économie, du plan et de la coopération de la République centrafricaine, Félix Moloua.

La promesse avait été faite en novembre 2016 lors de la Conférence internationale des donateurs pour la République centrafricaine. Six mois après, l’Union européenne concrétise son soutien en faveur de ce pays déchiré par une guerre civile et une recrudescence de la violence.

Ces 382 millions d’euros seront principalement consacrés à la gouvernance économique et au social (l’éducation et la santé) ; la réforme du secteur de sécurité et la gouvernance démocratique ; la résilience rurale et la création d’emplois.

Toutefois, le montant devra transiter par le fonds fiduciaire Bêkou pour la Centrafrique, une plateforme créée il y a deux ans par plusieurs Etats membres de l’UE (France, Allemagne, Pays-Bas, Italie) ainsi que la Suisse, qui a déjà permis d’aider des Centrafricains dans les secteurs de la santé, de l’emploi ou encore de l’entrepreneuriat féminin.

Après plus de deux années de guerre civile, la République centrafricaine a renoué ces derniers mois avec un cycle d’exactions dans certaines régions. En dépit des appels au calme du gouvernement et de l’ONU, les groupes rebelles continuent de se livrer bataille pour le contrôle de territoires.

En mai dernier, les Nations unies avaient exprimé leur vive préoccupation face à la récente recrudescence des violences et des tueries dans plusieurs régions du pays qui a aggravé la situation humanitaire de milliers de civils déplacés.

Pour sa part, le Conseil de sécurité avait fermement condamné les violences perpétrées par des éléments anti-Balaka dans la ville de Bangassou, dans le sud du pays, notamment les attaques et provocations à l’encontre des civils, de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca) et des travailleurs humanitaires.

Inquiet face au nombre croissant d’attaques des groupes armés contre des civils dans tout le pays ces derniers mois, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a fermement condamné les actes de violence et les atteintes aux droits de l’homme.

Le sud de la RCA a également été récemment touché par cette recrudescence des violences. Des informations non confirmées indiquent qu’au début du mois de mai, des affrontements entre les anti-Balaka et le groupe « Unité pour la Paix en Centrafrique » (UPC), une faction des ex-Séléka auraient entraîné la mort d’environ 56 civils.

La résurgence de la violence en RCA a également eu un impact sérieux et direct sur les acteurs humanitaires. Au cours des premiers mois de cette année, plus de 45 incidents ciblant des humanitaires ont été enregistrés dans tout le pays. La moitié de la population centrafricaine est dépendante de l'aide humanitaire et un Centrafricain sur cinq est déplacé.

Yvette Reine Nzaba

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