Retombées du contentieux à l’élection présidentielle : valse des réactions à la position de l’UA

Samedi 19 Janvier 2019 - 18:16

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Si pour les uns, la position de l’Union africaine (UA) pourrait conduire à la manifestation de la vérité des urnes, d’autres par contre estiment que l’organisation panafricaine a outrepassé ses limites en cherchant à instrumentaliser la Cour constitutionnelle congolaise pourtant réputée indépendante.

La position de l’Union africaine qui, à la suite de la réunion de haut niveau des chefs d’Etat et de gouvernement tenue le 17 janvier à Addis-Abeba, a invité à la surséance de la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle du 30 décembre après avoir conclu à des « doutes sérieux quant à la conformité des résultats provisoires proclamés par la Céni », continue de susciter des réactions diverses au sein de la classe politique congolaise. Si les uns soutiennent cette prise de position espérant qu’elle pourrait conduire à la manifestation de la vérité des urnes, d’autres par contre crient au scandale, estimant que l’UA a outrepassé ses limites en cherchant à instrumentaliser la Cour constitutionnelle congolaise pourtant réputée indépendante.

En tout cas, dans les milieux officiels, la position de l’UA est sévèrement critiquée. Pour le ministre de la Communication et des médias, Lambert Mende, qui y voit une interférence dans une procédure légale, « la Cour est indépendante, et de nous et de l'Union africaine ». Et d’ajouter : « Je ne pense pas qu'il appartienne au gouvernement ou même à l'Union africaine de dire à la Cour ce qu'elle doit faire. ( …)  La Cour fera ce qui est bon pour la manifestation de la vérité. Nous devons lui faire tous confiance ». Il conclut se disant certain que l'UA marquerait à la fin son « respect dû » aux institutions congolaises.

Quant à la plate-forme G7 qui soutient la candidature de Martin Fayulu, la déclaration de l’UA est une démarche pour aboutir à un climat de paix. Ce regroupement affilié à la coalition Lamuka considère cette déclaration comme celle de la sagesse et de la justice tout en soutenant détenir des résultats sur la base des procès-verbaux. Christophe Lutundula, un des cadres du G7, soutient qu’en vertu des instruments internationaux auxquels la RDC est partie prenante, l’UA a un mot à dire. Parmi ces instruments internationaux, il a notamment cité la Charte africaine de la démocratie, de la bonne gouvernance et des élections.

Cependant, certains juristes avertis semblent ne pas accorder foi en la réunion d’Addis-Abeba du 17 janvier à laquelle ont été conviés, à l’initiative de l’UA, les animateurs de la Sadc et de la Cirgl. Ils la qualifient de purement et simplement consultative, c’est-à-dire qu’elle ne relève pas d’une session de la Conférence, organe composé des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’UA. Et par conséquent, font-ils observer, aucune mesure revêtant un caractère obligatoire sur les institutions de la RDC n’est censée en découler.

Alain Diasso

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