Retombées d’un retour mouvementé : première nuit cauchemardesque de Jean-Pierre Bemba et sa famille à Kinshasa

Jeudi 2 Août 2018 - 18:44

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’ancien vice-président de la République sous la transition 1+4 est toujours empêché, pour des raisons d’ordre sécuritaire, d’accéder dans la commune de la Gombe pour rejoindre sa résidence située dans les périmètres du site présidentiel.

La fausse note ayant émaillé le retour, le 1er août à Kinshasa, du sénateur Jean-Pierre Bemba aura sans doute été le refus qui lui a été opposé par la police d'accéder à sa résidence familiale. Le cortège qui conduisait l’ex-challenger de Joseph Kabila à la présidentielle de 2006 a dû emprunter un chemin détourné, à la  suite d'une injonction de la hiérarchie de la police, pour échoir au complexe GB, un patrimoine familial affecté à un usage commercial. C’est l’alternative trouvée face à l'obstination de la police à lui empêcher l’accès de la commune de la Gombe. Raison avancée : la résidence de Jean-Pierre Bemba étant établi dans les périmètres du site présidentiel, il lui est formellement interdit d’y habiter pour des raisons d’ordre sécuritaire. Les autorités policières lui ont suggéré d’aller s’installer ailleurs, peut-être dans un hôtel de la place, le temps de trouver un palliatif à cette équation. Une proposition qui a du mal à passer dans le chef du sénateur et de son entourage qui ont tempêté avant de se plier.    

Au complexe GB où Jean-Pierre Bemba et toute sa suite ont pris quartier, la commodité n’y est pas, surtout qu’aucune disposition n’avait été prise pour accueillir les nouveaux venus. C’est presque à la belle étoile, confirme Eve Bazaïba, la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), que Jean-Pierre Bemba et sa suite ont passé leur première nuit à Kinshasa. Elle l’a affirmé le  2 août à l’ouverture du congrès de l’Union pour la nation (UNC) où elle a été  invitée à côté d’autres délégués des partis politiques partenaires de l’opposition. « Ce qui s’est passé est insupportable. Notre président du parti, sa famille politique et moi avons passé nuit à même le sol. C’est déplorable », a-t-elle déclaré à la tribune. Vital Kamerhe, le président de l’UNC, qui a rencontré le sénateur Jean-Pierre Bemba le même soir au complexe GB après la folle journée ayant émaillé le retour en grande pompe de ce dernier, a confirmé les faits.     

L’ex-speaker de la chambre basse du parlement, qui a affirmé avoir rendu visite à un ami de longue date, s’est insurgé contre les conditions dans lesquelles s’est déroulé son entretien avec son interlocuteur d’un soir, logé, lui et sa famille, au petit bonheur, sans un brin de confort. « Les enfants étaient assis à même le sol, sa femme assise à ses côtés. Ils ne peuvent pas dormir décemment, c’est inacceptable (…) Je vous ai dit qu’il y a un matelas pour sept enfants… ça c’est inacceptable ! », a réagi Vital Kamerhe. Néanmoins, il tire sa satisfaction du fait qu’il a rencontré une personne stoïque, pas très affectée par ce qui lui arrive. « Je l’ai trouvé serein mais affecté par la privation de l’un de ses droits élémentaires, à savoir celui d’aller et de venir quand il veut à la résidence familiale », a ajouté le leader du MLC.

Quant au contenu de leurs échanges, il aurait gravité autour des enjeux de l'heure avec, en prime, l’organisation des forces de l'opposition à la veille de l’échéance du 23 décembre prochain. « Jean-Pierre Bemba a réaffirmé ce qu’il avait dit qu’il va rejoindre toutes les forces du changement dans le combat pour le changement pacifique dans notre pays », a informé Vital Kamerhe qui milite pour l’unité de l’opposition, seul gage d’un triomphe électoral certain.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean Pierre Bemba, quelques instants après son arrivée à l'aéroport de N'Djili, le 1er août

Notification: 

Non