Retour d'exil: pari risqué ce 3 août pour Moïse Katumbi

Jeudi 2 Août 2018 - 18:59

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Le 30 juillet dernier, l’ex-gouverneur du Katanga avait saisi l’autorité de l’aviation civile à Kinshasa pour demander l’autorisation d’atterrir à Lubumbashi. A quelques heures de son arrivée au pays, sa requête n'a pas encore de réponse.

« La grande famille d’Ensemble/Grand Katanga invite toute la population Katangaise en général et Lushoise en particulier de bien vouloir réserver à son leader un accueil très chaleureux et à se rendre très nombreuse ce vendredi 3 août à l’aéroport de la Luano à partir de 6 heures », peut-on lire dans un communiqué de la plate-forme, largement diffusé ces derniers jours dans la capitale cuprifère. Ici, la fièvre monte à quelques heures du retour annoncé de l’ex-gouverner du Katanga. La mobilisation est quasi-totale, portée par Gabriel Kyungu, le président d’Ensemble/Grand Katanga. Ce dernier qui a toujours eu maille à partir avec les forces de l’ordre ratisse large dans une ville presqu’acquise à la cause de son mentor. Nonobstant la campagne de sape orchestrée par des adversaires politiques tendant à le présenter sous un mauvais jour assorti de la facette d’un repris de justice, Moïse Katumbi jouit toujours d’un brin de popularité dans une province katangaise qui garde encore aux frais ses nombreux bienfaits.   

Alors que l’intéressé est toujours dans le collimateur de la justice congolaise qui le poursuit pour spoliation d’immeuble et mercenariat, sans oublier sa nationalité controversée, son entourage persiste et signe : Moïse Katumbi sera bel et bien en RDC ce vendredi 3 août et atterrira à l’aéroport de la Luano, à Lubumbashi. Un programme est même établi et les premières délégations auraient déjà quitté Kinshasa pour Lubumbashi, à en croire certaines indiscrétions.

La conviction que Moïse Katumbi atterrira ce vendredi à Lubumbashi est renforcée par ses dernières déclarations à la presse internationale. « Quels que soient les barrières et les obstacles dressés sur mon chemin, je serai le 3 août prochain à Lubumbashi », a martelé l’ex-gouverneur qui demande, par ailleurs, à la population de porter un bout d’étoffe blanche en signe de paix et d’unité. Lui-même arborera une tenue blanche pour exprimer son caractère sain porté vers la paix et la non- violence. Il espère que son retour et celui du sénateur Jean-Pierre Bemba, cette semaine, donneront lieu à une élection présidentielle inclusive.     

Le 30 juillet dernier, Moïse Katumbi avait saisi l’autorité de l’aviation civile à Kinshasa pour demander l’autorisation d’atterrir à Lubumbashi comme prévu. Là où le bât blesse, c’est que sa demande n’a pas encore reçu de réponse alors qu’il ne reste plus qu’un jour pour son retour annoncé. Pour de nombreux observateurs, cela prouve à suffisance que l’ancien gouverneur ne sera pas le bienvenu au pays, surtout que les autorités avaient déjà exprimé leur intention de le cueillir dès son arrivée. De l’avis du ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, le leader d’Ensemble pour le changement devra répondre des faits portés à sa charge et le fait de n’avoir pas respecté les restrictions qui lui étaient imposées lors de son évacuation pour des soins médicaux à l'étranger, notamment l’abstention de toute déclaration politique en rapport avec son dossier judiciaire. Cela l’expose à une éventuelle arrestation.

Difficile de prédire ce qui va se passer ce vendredi à Lubumbashi. Un pari risqué tout de même pour Moïse Katumbi qui voudrait se servir du retour de Jean-Pierre Bemba comme un fait de jurisprudence, étant entendu que tous deux logent à la même enseigne avec des dossiers judiciaires pendants à leur charge. Malgré la pression, l’autorité de régulation de l’aviation civile continue de geler la demande d’autorisation d’atterrir du jet privé de Moïse Katumbi, au grand dam de ses partisans qui assimilent cette attitude à un vil acharnement contre un fils du pays qui veut rentrer chez lui. Dossier à suivre.  

 

Alain Diasso

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