Revendications sociales : médecins et professeurs d’université en grève

Mardi 24 Avril 2018 - 16:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Depuis quelques jours, les hôpitaux publics sont à nouveau paralysés en RDC. Idem pour l'Université de Kinshasa où les auditoires sont quasi désertés par les professeurs. À la base de cette grogne, les promesses non tenues du gouvernement d’améliorer les conditions salariales de ces deux catégories socioprofessionnelles.

Le front social a repris avec ses tribulations. Cette fois-ci, la fronde paraît sérieuse. Médecins et professeurs d’université sont depuis quelque temps aux abonnés absents. Ces deux catégories socioprofessionnelles ont exprimé leur ras-le-bol par rapport aux promesses non tenues du gouvernement dont l’engagement à satisfaire leurs revendications salariales s’est avéré un "gros" mensonge. À l’Université de Kinshasa, les étudiants attendent désespérément dans les auditoires les professeurs grévistes qui entendent aller jusqu’au bout de leurs revendications. Dans un protocole d’accord signé le 13 octobre 2017, le gouvernement s’était engagé à payer, par palier, le manque à gagner des professeurs occasionné par la réduction de taux des frais académiques qu’il avait fixés à 920 FC pour un dollar. Alors que les étudiants payaient le minerval au taux de 1600 FC le dollar, cette révision à la baisse du taux a eu des conséquences sur la rémunération du corps académique.

Pendant qu’il avait entamé la paie pour compenser le manque à gagner résultant du changement brusque du taux salarial, le gouvernement a interrompu unilatéralement le processus, laissant dans l’expectative les membres du corps professoral qui ne savent plus à quel saint se vouer. « Le premier palier a été obtenu en novembre 2017, le deuxième devrait intervenir en avril mais cela n’a pas été fait. Nous nous interrogeons même sur le sort du troisième palier », s’est plaint le Pr Antoine Kitombole, président de l’Association des professeurs de l’Unikin. Et de faire remarquer qu’entre-temps, l’effectif du personnel recruté à l'université a été gonflé, rendant ainsi difficile la paie.  

Même décor, mêmes préoccupations dans les hôpitaux publics où médecins et infirmiers ont déserté les lieux pour protester contre le non-respect, toujours par le gouvernement, des engagements pris. Une situation qui dessert les nombreux malades abandonnés à leur triste sort s’ils ne sont pas pris en charge par un personnel assurant le service minimum. Les revendications des médecins grévistes vont dans tous les sens avec, en sus, un dénominateur commun : le respect des engagements pris par le gouvernement en septembre dernier. Les grévistes réclament de meilleurs salaires, le versement de leurs primes, la reconnaissance de leurs grades et des solutions pour la centaine de médecins injustement radiés, selon eux, en 2016, et qui exercent depuis sans salaire.  À la tête de la contestation, le Syndicat national des médecins qui met sur la table sur le sort des trois mille cinq cents médecins qui, selon cette structure, travailleraient toujours sans rémunération dans le pays.

À la primature, on estime avoir répondu aux revendications des médecins et l’on estime que la balle est désormais dans le camp de la Centrale syndicale qui doit soumettre les propositions du gouvernement à la base. Pour l'heure, aucun accord n'a été conclu entre les deux parties. Dossier à suivre.

Alain Diasso

Notification: 

Non