Opinion

  • Éditorial

Révision

Jeudi 24 Avril 2014 - 1:54

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Revenons un instant sur l’éventualité d’une révision de la Constitution sur laquelle repose aujourd’hui notre société. Non pour confirmer ou infirmer les rumeurs qui circulent depuis des mois à ce propos, car nous ne sommes pas en mesure de le faire, mais pour énoncer cette évidence qui tôt ou tard finira par s’imposer à toutes les jeunes démocraties, et pas seulement à la nôtre : le mode de gouvernance adopté au lendemain de leur accession à l’indépendance ne reflète guère les structures et les traditions des sociétés africaines ; il n’est pas autre chose que l’héritage de l’époque coloniale.

Entendons-nous bien sur ce point afin d’éviter les mauvais procès : ce ne sont pas les fondements du système démocratique qui doivent être mis en question, mais seulement le fait que dans les constitutions qui régissent aujourd’hui nos peuples ne sont nullement prises en considération les caractéristiques propres aux sociétés africaines. Les libertés individuelles et collectives, le choix des dirigeants par le vote citoyen, la protection des droits fondamentaux par les institutions publiques, la séparation des pouvoirs sont des règles essentielles auxquelles nul ne doit se soustraire. Ce sont elles, en effet, qui garantissent la paix civile et donc la sécurité des personnes et des biens en toutes circonstances.

Pour dire les choses crûment, il est temps, nous semble-t-il, d’introduire dans notre Constitution, mais également dans celles de nos voisins et de nos frères, les principes issus de notre propre histoire, de nos traditions, des structures sociales plus vivantes que jamais dont nous avons hérité. Exactement comme le fit la France lorsqu’elle renversa la monarchie qui la gouvernait depuis la fin du Moyen-Âge. Exactement comme, plus près de nous, procédèrent les États-Unis lorsqu’ils acquirent leur indépendance au terme de la terrible guerre qui opposa leurs pères fondateurs à l’Angleterre.

Adapter la Constitution congolaise à nos traditions, à nos usages, à nos legs historiques sans porter atteinte aux principes fondamentaux qui régissent les sociétés démocratiques sur les cinq continents est de toute évidence une nécessité dans le moment présent. Les mois à venir diront si cet avis est partagé au sommet de l’État.

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Éditorial : les derniers articles
▶ 18/4/2024 | Etats généraux
▶ 15/4/2024 | Faire mieux
▶ 13/4/2024 | C'était chaud !
▶ 12/4/2024 | On se surveille !
▶ 11/4/2024 | Défis sanitaires
▶ 10/4/2024 | Savoir gérer
▶ 9/4/2024 | Calculs
▶ 8/4/2024 | Feu de tout bois
▶ 7/4/2024 | Voisinage
▶ 4/4/2024 | En attente