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Sagesse et humilité chez les sénateurs

Samedi 23 Septembre 2017 - 14:28

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Il y avait du monde dans les couloirs du Palais des congrès, le 19 septembre, quand Pierre Ngolo devait prendre officiellement les commandes du Sénat, la chambre haute du Parlement congolais, des mains d’André Obami Itou. Parmi eux, et globalement des proches venus saluer les deux hommes. La salle des ambassadeurs qui accueille la cérémonie de passation des pouvoirs entre le sortant, quinze ans de métier dont dix à la présidence du Sénat, et l’entrant, carrière politique et parlementaire éprouvée, a disposé assis, à gauche et à droite, là aussi, les bureaux sortant et entrant ainsi que les fonctionnaires de l’institution. Puis, dans un coin, un sobre apéro constitué de gâteaux, de jus d’orange et d’eau-de-vie.

Premier acte. Lecture par le secrétaire général du Sénat du procès-verbal de l’élection, le 12 septembre, des membres du bureau du nouveau sénat. Et aussi celui portant passage du témoin entre Pierre Ngolo et André Obami Itou. Dans le premier texte évidemment sont énumérés les noms, prénoms et fonctions des membres du nouveau bureau ; le second, dévoilé en onze points, en réfère au fonctionnement de la chambre et aux documents de travail dont doit hériter celui qui est jusque-là secrétaire général du Parti congolais du travail.

Deuxième acte. Signature du procès-verbal des consignes puis discours, disons mots de circonstance. Celui d’André Obami Itou tient en une petite corbeille de secondes. « Je me sens comblé d’avoir accompli ma mission de parlementaire, et je suis heureux de vous transmettre le flambeau…Pleins succès dans la mission qui est désormais la vôtre ! ». Président du Sénat depuis 2007, André Obami Itou avait pris la succession d’Edouard Ambroise Noumazalay, élu en 2002. La passation des consignes entre les deux dirigeants n’eut pas lieu du fait de la disparition de ce dernier en plein mandat.

Pierre Ngolo a rappelé cet épisode d’absence de passation de service depuis que le Sénat a vu le jour au Congo, en 1992. L’on se souvient, en effet, que pour cause de guerre civile en 1997, Augustin Poignet, premier président de l’institution n’avait pu sacrifier à ce rituel. En plus donc de la cause naturelle d’Ambroise Noumazalay évoquée plus haut. Ceci dit, le mot du nouveau président du Sénat, également, bref était tout à l'éloge de son prédécesseur : « À son école j’ai été, à son école je suis, à son école je resterai !». Puis de l’émotion à travers cette allusion à « ce moment inédit, auquel je n’avais jamais pensé ».

Retour à Obami Itou qui a alors transmis à Pierre Ngolo le maillet, symbole a-t-il déclaré du pouvoir, de l’autorité et de la sagesse. En politique, bien souvent, l’univers est fait de parrainages, à charge pour celui qui a été formé de savoir renvoyer l’ascenseur. Là-dessus, on peut dire que le nouveau président du Sénat l’a bien rendu à André Obami Itou, quand il s’est considéré comme « un de ses produits ». A 63 ans, Pierre Ngolo qui traine une longue expérience politique a cette fois la mission de monnayer le débat parlementaire heurté des scènes de l’Assemblée nationale contre la contraignante recherche du consensus qui caractérise les délibérations du Sénat.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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