Sahel : la région conserve le plus fort taux de croissance du continent

Samedi 1 Février 2020 - 13:58

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Malgré les opérations terroristes, le sahel conserve un produit intérieur brut 65% supérieur au PIB moyen de l'ensemble du continent selon une étude de l'Agence française de développement (AFD).

"Le PIB de ce vaste territoire (le Sahel, NDLR) devrait progresser de 5,9% en 2020, contre 3,8% en moyenne pour le continent", selon les prévisions l'AFD, malgré le terrorisme. " D’importantes zones sahéliennes demeurent épargnées par les violences. En particulier le Sénégal, qui figurait ces cinq dernières années parmi les vingt économies les plus dynamiques au monde. Cette année encore, le pays devrait enregistrer une croissance de 6,8%", indique le quotidien français Le Monde. Dans le même temps, l'exploitation de matières premières, notamment le fer en Mauritanie ou l'or au Burkina Faso,  "bénéficient de cours avantageux sur les marchés mondiaux". 

L'or du Burkina Faso entravée

Ces activités économiques sont entravées par la situation sécuritaire, notamment l'exploitation de l'or. Au Burkina-Faso, la production est passée de 400 kilos en 2007 à plus de 52 tonnes en 2018, selon la Chambre des mines locale. Douze mines industrielles étaient en exploitation fin 2018 et quatre autres devraient ouvrir à court terme. Le secteur a contribué en 2018 pour 11,4% au PIB, avec 1540 milliards de francs CFA de recettes d'exportation (2,6 milliards d'euros), et généré 266 milliards de francs CFA (450 millions d'euros) de recettes budgétaires, selon le ministère des Mines. Le secteur aurifère officiel compte 9 200 emplois directs et 26 100 emplois indirects. Mais le sous-secteur artisanal ou orpaillage emploie 1,5 million de personnes et génère une production annuelle supplémentaire d'environ dix tonnes d'or.

Depuis 2017, le secteur minier a enregistré au moins une dizaine d'attaques, notamment contre celle de Boungou (est) en novembre 2019. Celle contre un convoi transportant du personnel de la société minière canadienne Semafo, qui exploite le site depuis septembre 2018, a fait trente-huit morts et une soixantaine de blessés. L'exploitant a annoncé la suspension des opérations jusqu'à nouvel ordre, "par respect pour les victimes et leurs proches". En s'attaquant de manière répétée au secteur aurifère, les groupes jihadistes tentent de frapper l'Etat burkinabè au portefeuille. "Les investissements dans le secteur minier sont très importants. Les investisseurs ne sont pas prêts à prendre des risques s'il n'y a pas la sécurité dans le pays. L'autre préoccupation, c'est l'insécurité . Elle fait fuir les expatriés et les compagnies minières ont du mal à attirer des expatriés qualifiés" en Afrique de l'Ouest.

Noël Ndong

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