Salon Plume noire à Paris : table-ronde « Quoi de neuf dans l'actualité littéraire francophone »

Samedi 20 Octobre 2012 - 8:00

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Le tour d'horizon, animé par l'enseignant et critique littéraire Yves Chemla, a proposé une sélection de livres ecclectiques reflétant la richesse de la littérature francophone

 Yves Chemla et les auteurs dans l'auditorium du musée de la Poste.À cette table ronde, ce sont septs auteurs aux univers très différents qui ont présenté tour à tour leur ouvrage.

Muriel Tramis avec son roman Au cœur du Giraumon, dont l'intrigue, une histoire d'amitié et de vengeance, veut porter cette interrogation au monde : Que peut-on apporter au monde quand on naît femme en Martinique, terre de métissage et de rencontre entre l'Europe et l'Afrique ? Le titre du livre s'inspire du proverbe créole « Seul le couteau sait ce qui se passe au cœur du giraumon ». Il relate une histoire d'amitié entre trois jeunes filles que tout devrait opposer : une béké, une mulâtresse et une noire, élevées dans un même lycée et unies par une proximité intellectuelle. Il a pour toile de fond la Martinique des années 1970, alors en pleine période de basculement.

Fadela Chaïm-Allami est l'auteure de La Boqala désenchantée. La boqala est un jeu divinatoire au moyen de courts poèmes de quatre strophes, né au 19e siècle dans les villes d'Alger, Medea et Tlemcene (Algérie). Ils sont utilisés en général pour prédire le bonheur, mais ici l'écrivain a cherché dans le corpus des poèmes, ceux qui prédisent le contraire. L'intrigue inspirée de personnages véridiques présente, dans une écriture pleine d'émotions, trois portraits de femmes algériennes vivant en exil en France.

L'écrivaine belge Maureen Pitz présente avec Le Goût du rat un huis clos insoutenable. Coincés dans une cage d'escalier et entourés de rats, les deux personnages asociaux qui se vouent une antipathie certaine vont effectuer un voyage intérieur et mémoriel. Ils devront s'organiser, apprendre à cohabiter pour survivre.

Olivier Brunhes, lauréat du prix Senghor avec son roman initiatique La Nuit du chien, fait osciller le lecteur entre l'urbanité extrême, la réalité lourde des cités et la campagne idyllique. L'écriture très dense et fortement rythmée, voire musicale, fait la part belle aux effets de miroir avec le lecteur.

Sahad Djamaa déclare avoir « écrit le livre le plus drôle de la terre » avec Le Chien qui parle. Cet ouvrage est un récit de vie dont la trame se déroule au début des années 1980. Le livre n'épargne pas au lecteur des scènes de violence, puisque pour l'écrivain « l'agressivité ou le rire sont la même grimace ».

Maryse Audoin, à l'origine de la petite maison d'édition Sciences techniques et patrimoine (Scitep), a su trouver les mots pour partager avec l´auditoire ce qu'est l'expérience d'un cyclone : l'attente, l'impression de fin du monde, les bruits. Elle signe Cyclone des Antilles, un guide qui explique les cyclones. L'ambition du Scitep est en effet de partager avec le public de petits ouvrages de culture générale peu onéreux.

Laurence Vilaine, finaliste du prix Senghor avec Le silence ne sera qu'un souvenir, livre une vision intimiste des Roms et raconte l´histoire de ce peuple jusqu'à la Sseconde Guerre mondiale à travers le parcours des personnages.

Rose-Marie Bouboutou

Légendes et crédits photo : 

Yves Chemla et les auteurs dans l'auditorium du musée de la Poste.© ADIAC