Santé: la CPS redynamisée, une stratégie efficace de lutte contre la malnutrition

Mercredi 10 Janvier 2018 - 13:45

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Selon l’enquête démographique et de santé 2013-2014, 43 % d’enfants congolais  de moins de 5 ans souffrent de la malnutrition. Les statistiques sont certes inquiétantes mais il existe des moyens efficaces, accessibles et peu onéreux  pour lutter contre cette maladie en RDC.

Parmi les nouvelles stratégies de lutte contre la malnutrition qui mine la vie des moins de cinq ans en RDC, le Dr Toussaint Tusuku, chef de division chargé des interventions au Programme national de nutrition (Pronanut) cite la consultation préscolaire (CPS) redynamisée, autrefois appelée consultation préscolaire.

La CPS redynamisée, explique –t-il, est une plate-forme pendant laquelle les parents, dans un climat détendu, sont instruits par le personnel de santé sur le paquet d’interventions promotionnelles et préventives en faveur de l’enfant de la naissance jusqu’à l’âge de 5 ans.

Ce paquet d’activités promotionnelles recommandé aux parents comprend quelques pratiques familiales essentielles parmi lesquelles  l’allaitement maternel, l’alimentation de complément du nourrisson et du jeune enfant, la promotion de l'hygiène  et faire dormir l’enfant sous la moustiquaire imprégnée.

Pour assurer une bonne croissance et un bon développement de l’enfant, il est recommandé  qu’il soit exclusivement allaité au sein jusqu’à l’âge de six mois. Après, laisse entendre le Dr Tusuku, les besoins nutritionnels de l’enfant ne sont plus couverts uniquement par le lait maternel. « Il faut montrer à la mère comment donner à l’enfant les aliments de complément. On fait des démonstrations pour apprendre à la mère les mélanges qu’elle doit faire pour une bonne alimentation à quatre étoiles », indique-t-il. 

Pour le Dr Tusuku, l’alimentation à quatre étoiles est celle qui comprend tous les groupes d’aliments dont le corps a besoin. « Il faut que l’enfant ait une alimentation riche en   protéines végétales et animales,  une alimentation qui lui apporte les vitamines, les sels minéraux et l’énergie. On peut prendre une recette simple dans laquelle il y a la légumineuse, les céréales tels que le maïs, le soja. Il est recommandé aussi d’ajouter un peu de légumes. Il faut aussi donner à l’enfant des fruits.  C’est ce qu’on appelle une alimentation à quatre étoiles», explique le docteur, qui souligne que si l’enfant est suivi à la CPS une fois par mois de la naissance jusqu’à deux ans, il est difficile qu’il tombe souvent malade ou souffre de la malnutrition.

La CPS ne se limite pas à la seule vaccination

C’est jusqu’à l’âge de 5 ans qu’un enfant doit être suivi à  la CPS. Celle-ci est généralement gratuite, à l’exception d’une fiche à acheter une fois pour toute la durée. La CPS redynamisée comprend le volet promotionnel avec certaines pratiques familiales clés et le volet préventif qui inclut la vaccination, la supplémentation en vitamine A, le déparasitage au Mebandazole.

Pour le Dr Annie, la CPS permet aux parents de mieux suivre le développement et la croissance de leur enfant. Pour ce faire, elle ne doit pas s’arrêter à la vaccination qui n’est qu’une des interventions de cette nouvelle stratégie de lutte contre la malnutrition.

La stratégie CPS redynamisée est différente de la CPS qui était réduite à la simple vaccination. Dès que l’enfant totalisait onze mois, la consultation préscolaire s’arrêtait, au moment où la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans bat le record.

« Il faut donc surveiller l’enfant. La CPS ne doit pas s’arrêter à onze mois. On doit continuer à surveiller la croissance de l’enfant jusqu’à cinquante-neuf mois », martèle le Dr Annie tout en ajoutant que cette nouvelle stratégie permet de mettre l’accent sur le consuling individuel. « A côté des conseils en groupe ou de masse, on met l’accent sur les conseils individuels, parce que le problème diffère d’un enfant à un autre. Des conseils sont orientés en fonction des problèmes que l’enfant connaît. », précise-t-elle.

En vue de changer cette compréhension de choses qui fait que la CPS soit réduite à la simple vaccination, le ministère de la Santé publique, à travers le Pronanut, révèle le Dr Annie, a commencé à redynamiser cette plate-forme pour aider les enfants congolais à mieux croître, vu le taux de malnutrition qui est en train de battre le record dans le pays.

C’est dans ce cadre que l’Unicef apporte comme d’habitude son appui au gouvernement sur le plan financier pour la formation des prestataires. « L’Unicef met également à la disposition du ministère de la Santé des matériels appropriés comme les fiches de croissance qui permettent de monitorer cette activité. », a-t-elle conclu.

Aline Nzuzi

Légendes et crédits photo : 

A la CPS, l'enfant est suivi comme il faut pour prévenir certaines maladies dont la malnutrition

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