Santé: l'impact de la drépanocytose sur le paludisme fait l'objet d'une étude

Mardi 23 Janvier 2018 - 16:00

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Après avoir mené des recherches pendant des années, le Dr Etokabeka Mandinga Kosso a choisi de soutenir publiquement sa thèse de doctorat, le 18 janvier à Brazzaville, sur le thème : « Etude de l’infection à plasmodium falciparum chez les enfants porteurs du trait drépanocytaire et consultés à l’hôpital pédiatrique Marien- N’Gouabi », en présence de l’épouse du chef de l’Etat, Antoinette Sassou N’Guesso.

La présence de la première dame du Congo à la cérémonie de soutenance se justifie du fait de son plaidoyer mené pendant des années pour la reconnaissance de la drépanocytose comme première maladie génétique au monde.

Pendant près d’une heure, Etokabeka Mandinga Kosso a présenté, avec chiffres à l’appui, le résultat de ses recherches sur la drépanocytose dans une zone d’endémie palustre à plasmodium falciparum pour déterminer non seulement la fréquence de l’hémoglobine S mais aussi son impact sur la gravité du paludisme.

En effet, ces recherches avaient pour but de comprendre la persistance de la cohabitation dans la répartition géographique du paludisme et de la drépanocytose,  et de caractériser l’infection à plasmodium falciparum chez les enfants congolais souffrant de paludisme simple, et porteurs du trait drépanocytaire.

Il s’agissait aussi, a-t-elle précisé, de déterminer, entre autres, la prévalence du trait drépanocytaire chez les enfants fébriles consultés à l'hôpital pédiatrique de Brazzaville ; la densité parasitaire moyenne ; la multiplicité des infections ; la diversité génétique et le taux d’hémoglobine chez les enfants porteurs du trait drépanocytaire, et ceux ayant une hémoglobine normale ; l'évaluation des réponses et la détermination, s’il y a lieu, d'une relation entre les différents paramètres de l’infection, à savoir la densité parasitaire, la multiplicité des infections, la prévalence et le taux des IGG (taux d’anticorps particuliers : les immunoglobulines de type G) et les génotypes AA et AS au cours d’une infection palustre.

La drépanocytose, encore très présente en Afrique

Il convient de préciser que la drépanocytose est une maladie héréditaire qui sévit particulièrement au sein de la population d’origine africaine. Elle est caractérisée par la mutation d’un gène (S) qui provoque une déformation de l’hémoglobine (contenue dans les globules rouges), au point où cette protéine devient incapable de transporter normalement l’oxygène des poumons vers tous les organes du corps. Les globules rouges, originellement en forme circulaire, adoptent alors une forme de croissant lunaire.

Le paludisme, a-t-elle rappelé, « est une maladie qui existe depuis des millénaires, mais qui reste un problème de santé de nos jours. Il est le responsable de la mort des enfants toutes les deux minutes ».

Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2016, deux cent seize millions de cas de paludisme ont été enregistrés dans le monde avec quatre cent quarante- cinq mille décès. 90% de morbidité et 91% de mortalité dus au paludisme ont été enregistrés dans la région OMS/Afrique. L’Afrique subsaharienne est donc la région la plus touchée par cette maladie. La population à risque est constituée des enfants de moins de 5 ans. Rien que pour l’année 2015, 2/3 de la mortalité due au paludisme ont été enregistrés dans cette tranche d’âge.

Après délibération, le jury, dirigé par le Pr Marielle Bouyou-Akotet du Gabon a été unanime sur l’originalité et la qualité du travail « excellent » qui contribuera à une meilleure connaissance sur l’infection à plasmodium falciparum chez les enfants porteurs du trait drépanocytaire.

Ainsi, le jury a décidé de lui attribuer une mention « très honorable » et a retenu sa thèse dans le cadre des échanges interuniversitaires.

 

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

-le Dr Etokabeka Mandinga Kosso devant le jury -Photo de famille crédit photo adiac

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