Santé : l’UE accorde 2 milliards d’euros à l’Afrique pour lutter contre les grandes endémies

Mercredi 3 Décembre 2014 - 12:16

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La commission européenne va remettre la somme de 2 milliards d’euros à l’Afrique afin de permettre au continent de redoubler les efforts pour lutter contre les grandes endémies : Sida, tuberculose et paludisme mais aussi Ebola et d’autres maladies infectieuses.

Selon des sources concordantes, treize États membres de l’Union europénne (UE) dont le Royaume Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Portugal contribueront à hauteur d’un milliard et demi d’euros. Le partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique dans le cadre de cette aide a été mené par onze pays africains parmi lesquels figurent l’Afrique du Sud, le Cameroun, le Niger et le Sénégal. Le Mali et le Burkina Faso se joindront prochainement à ce programme. Les Fondation Bill Gates et Calouste Gulbenkian sont aussi partenaires dans ce combat contre les grandes endémies.

Pour le Commissaire européen pour la Recherche, la Science et l’Innovation, Carlos Moedas, cet appui de l’UE permettra de financer tous les stades du développement clinique et des essais de laboratoire pour trouver de nouveaux médicaments contre tous les agents pathogènes décrits à ce jour. L’aide européenne annoncée qui à l’origine était orientée contre le sida, la tuberculose et le paludisme, va désormais s’étendre à la lutte contre Ebola, l’ankylostome, un parasite intestinal et d’autres maladies infectieuses. Et rien que pour ce qui concerne le sida, les besoins sont criants. En témoignent les estimations de l’année 2013 : l’on comptait 6 millions de séropositifs rien qu’en Afrique du Sud, soit 17% de toute la population infectée dans le monde.

Du côté du paludisme et de la tuberculose, les chiffres sont tout aussi alarmants. En effet, si le sida tue chaque année 1,5 million de personnes, le paludisme et la tuberculose en tuent plus de deux millions. Devant cette situation, la commission européenne qui souligne la nécessité de ce geste estime que ce problème ne peut pas être résolu uniquement par l’industrie pharmaceutique. Ceci, pour la simple raison qu’elle ne prend pas souvent le risque d’investir dans la recherche et la production des médicaments dont les pauvres ont le plus besoin.

L’aide européenne est annoncée au moment où l’Afrique de l’Ouest est menacée par la récession du fait de la propagation de l’épidémie d’Ebola. Celle-ci a enrayé la production agricole, plombé l’activité économique, freiné les investissements et assombri les perspectives de croissance de la région. D’après la Banque mondiale, le coût de l’épidémie pour les finances publiques des trois pays touchés s’élève déjà à près d’un demi-milliard de dollars et creuse d’importants trous dans les budgets. Par ailleurs, ces pays ont dû réduire leurs investissements publics, ce qui sape les perspectives de croissance futures, poursuit l’institution financière internationale.

Notons que les Nations unies s’inquiètent de la détérioration des moyens d’existence dans les pays affectés par le virus à Ebola. La FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont récemment évoqué les disfonctionnements suivant, dus notamment à la fermeture des frontières : la perturbation du fonctionnement des marchés; une baisse de la production agricole et de la demande ; la détérioration des moyens d’existence ; la baisse du pouvoir d’achat des ménages et le risque de dégradation de la situation nutritionnelle en raison des difficultés d’accès à l’alimentation.

 

Nestor N'Gampoula