Santé publique : appel à la subvention des médicaments anticancéreux

Mardi 5 Février 2019 - 12:45

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La prise en charge du cancer est estimée à plus de deux millions de FCFA par malade. Le président de la Ligue nationale congolaise de contrôle du cancer (Linac), Jean Baptiste Ngafoula, souhaite que l’Etat subventionne le traitement au même titre que les antirétroviraux en ce qui concerne le VIH/sida.

Le cancer est l'un des grands problèmes de santé publique au Congo, une redoutable cause de mortalité. Conscients de la gravité de la maladie, les pouvoirs publics, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, multiplient les mesures pour la vaincre. « La lutte contre le cancer a été prise en compte dans le Plan national de développement sanitaire 2018-2022 et le sera aussi dans le cadre de l’assurance maladie universelle que nous sommes en train de mettre en place », a souligné le directeur de cabinet de la ministre de la Santé et de la population, Florent Balandamio, lors de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, le 4 février.

Seulement, les chiffres sur la maladie et le coût de la prise en charge évoqués par le président de la Linac, Jean Baptiste Ngafoula, appellent l’Etat à mettre la main dans la poche pour une subvention plus large. Selon lui, sur une période de dix ans plus, de cinq mille cinq cent trente-quatre nouveaux cas de différents types de cancers ont été enregistrés à Brazzaville, soit cinq cent cinquante nouveaux cas par année. Les enfants, les adultes et les personnes plus âgées sont concernés. Par ailleurs, le registre des cancers au Centre hospitalier universitaire de Brazzaville, à lui seul, indique 1157 cas de cancers dans la période de 2016-2017, dont cinq cent vingt-deux chez les hommes, six cent trente-cinq chez les femmes et quatre-vingt-dix-sept cas des enfants de 0 à 14 ans.

Les cancers les plus observés sont ceux du col de l’utérus et du sein chez la femme et de la prostate chez l’homme. Celui du foie est différemment observé, selon les deux sexes.  « La prise en charge du cancer de sein, par exemple, coûte environ 2 500 000 FCFA. En raison du bas niveau des revenus, il est quasiment impossible que les traitements soient administrés de façon optimale. Nous demandons donc au gouvernement de subventionner les médicaments anticancéreux au même titre que les antirétroviraux, dans le cas du VIH/sida », a souhaité le président de Linac.

La célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer est une occasion de faire prendre conscience de l’utilité d’un dépistage précoce de la maladie. Le directeur de cabinet de la ministre de la Santé a indiqué que cela peut conduire à la guérison quand la maladie est découverte tôt. A Brazzaville, les centres de dépistage existent au Centre hospitalier universitaire, au Laboratoire national de santé publique et à la clinique municipale Albert-Leyono, à Ouenzé, le cinquième arrondissement.

La Linac a été mise en place le 4 février à Brazzaville. Une naissance qui a coïncidé avec la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer. Elle rassemble en son sein les associations congolaises engagées dans cette lutte. Cette plate-forme présidée par Jean Baptiste Ngafoula permettra donc de mieux coordonner les actions visant à endiguer la maladie. La présidence de la Linac est tournante et le mandat est d’un an.

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Les participants à la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer

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