Santé publique: des partenaires engagés à soutenir le Congo

Lundi 13 Novembre 2017 - 20:30

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L’appui financier du Fonds mondial, de la Banque mondiale ainsi que de l’Unicef, en ce qui concerne le vaccin, a été révélé le 10 novembre, à Brazzaville, après la présentation technique de l’état de santé du pays par le Pr Richard Bileckot, lors de l’atelier de réflexion sur le financement du système de santé.  

Le tableau a montré qu’au Congo, une femme meurt par jour pendant l’accouchement. Le pays connaît des problèmes de financement, de manque d’antibiotiques et d'intrants de sang, de taux élevé des séropositifs ainsi que de régression de la couverture vaccinale.   

Le Fonds mondial, représenté par la gestionnaire du portefeuille Afrique centrale, Sandrine Lourenço, a sollicité un financement supplémentaire auprès d’autres partenaires. Selon elle, le partenariat commencé en 2003 a été concrétisé avec le Congo en 2005. Il a permis de financer la lutte contre trois maladies : la tuberculose, le VIH et le paludisme.  De 2018 à 2020, a-t-elle poursuivi, un financement sera effectué en vue d’appuyer l’accompagnement de la distribution des moustiquaires imprégnées.

 Le représentant de la Banque mondiale par intérim au Congo, Mr. Itaki, a invité par contre les deux chambres du Parlement à créer des mécanismes pour les ministères dans le domaine de la santé. « La Banque mondiale ne baissera pas ses bras pour la recherche des financements alternatifs en matière de santé. Elle n’abandonnera pas le gouvernement congolais », a-t-il promis, avant de rappeler : « Le Congo avait bénéficié d’un montant de 10 milliards FCFA en 2003 et de 30 millions de dollars en 2017, dans le cadre du deuxième Programme de développement des services de santé. ». 

La représentante de l’Unicef au Congo, Micaela Marques de Souza, a assuré, au nom du Système de Nations unies, de continuer la collaboration avec le Congo.  « Nous sommes en train de réfléchir en tant que partenaires pour amener, dans six mois, des vaccins au ministère. Les enfants ont le droit à la santé et ne doivent pas attendre car ils meurent vite », a-t-elle indiqué.   

Le Congo sort de l’éligibilité de Gavi  

Le responsable de l’Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation (Gavi), le Dr Alain Komi Ahawo, a expliqué les raisons du retrait du Congo de cette alliance. Selon lui, le pays est le deuxième d’Afrique centrale à avoir atteint le taux de réduction de la mortalité infantile avec de fortes proportions.  

Cette réduction, a-t-il poursuivi, s’explique par l’introduction de nouveaux vaccins contre le tétanos, la poliomyélite ainsi que par le taux élevé de la couverture vaccinale à 90 %. « De 2003 à 2017, Gavi a introduit 30 millions Francs CFA pour le vaccin. Le Congo et l’Angola sont les premiers pays à sortir de l’éligibilité Gavi. L’alliance reste en réserve pour continuer ses actions au Congo mais le pays doit maintenir l’équilibre car le tétanos a été éliminé et la poliomyélite éradiquée », a-t-il dit.      

Notons que cet atelier de réflexion sur le financement des systèmes de santé au Congo a regroupé la ministre de la Santé et de la population, Jacqueline Lydia Mikolo, et ses homologues des Affaires sociales, Antoinette Dinga Dzondo; du Plan, Ingrid Ebouka Babakas ainsi que les membres des deux chambres du Parlement.   

 Le plaidoyer des membres du gouvernement a porté sur les difficultés de financement de l’Etat, les dépenses médicales des ménages ainsi que les réformes et les points prioritaires du système de santé dans le pays.

 La ministre en charge du Plan, Ingrid Ebouka Babakas, a évoqué les difficultés financières du gouvernement qui est à la recherche des ressources. Elle a sollicité l'accompagnement des partenaires. « Le Congo a choisi d’élaborer un plan de développement bien précis », a-t-elle annoncé.

Antoinette Dinga Dzondo a déploré les dépenses énormes en soins par les ménages causés par le manque de médicaments dans les hôpitaux, l’impossibilité aussi bien de payer les frais d’hospitalisation des personnes vulnérables que de les évacuer, ainsi que le manque d'actes de naissance pour certains enfants et bien d’autres. Au niveau psychologique, l’on lit la colère; le chagrin ; l’abandon des soins, etc.  

Prenant la parole, Jacqueline Lydia Mikolo a énuméré les points prioritaires du gouvernement en matière de santé pour l’année 2018 tout comme les réformes du système de santé.  Les priorités du gouvernement, a-t-elle dit, se résument à la disponibilité du médicament; la santé de base : centres de santé intégrés, hôpitaux de base, ravitaillement des districts sanitaires, découpage du pays en 52 districts sanitaires ainsi qu'à la santé de la mère à l’enfant.

Les réformes du système sanitaire se situent au niveau de l’organigramme et du cadre juridique du ministère, des districts sanitaires hospitaliers, du système pharmaceutique ; de la transfusion sanguine ; du laboratoire de santé publique ; des ressources et bien d’autres.

Au terme de la rencontre, le député Marien Mobondzo Edzonga, rapporteur de la commission finances et économie à l’Assemblée nationale, a indiqué que l’interpellation des partenaires leur permettra de fournir des efforts afin que les ressources mises à leur disposition soient utilisées à bon escient. « Même en période de rareté de ressources, on peut faire en sorte que la ressource donne un tableau plus ou moins acceptable », a-t-il signifié.    

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

Des membres du gouvernement avec les partenaires au développement (Adiac)

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