Santé publique : la population appelée à lutter contre l'automédication

Mercredi 22 Novembre 2017 - 11:30

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La résistance de certaines maladies aux antibiotiques est un phénomène qui touche le monde entier. Au Congo, elle est responsable de germes d'infections respiratoires, abdominales et bien d’autres, a fait savoir le directeur de cabinet de la ministre de la Santé, Florent Balandamio.

Le directeur de cabinet de la ministre de la Santé s'est exprimé sur la question, à l'occaion de la semaine mondiale de la résistance antimicrobienne célébrée du 13 au 19 novembre dans le monde entier sur le thème : « Demandez toujours conseil à un professionnel de santé qualifié avant de prendre les antibiotiques ». Une étude réalisée en 2016 par son ministère avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la consommation des antibiotiques a démontré, a-t-il dit, la résistance de certaines pathologies à ces médicaments. Le phénomène, a expliqué Florent Balandamio, est dû en partie à l'automédication. Il a souligné que des médicaments comme Amoxicilline ; la pénicilline ; le ciprofloxacine sont devenus résistants chez l’homme. Cette résistance, a-t-il poursuivi, est également observée dans le monde végétal et animal. 

Les conséquences de l'automédication ont été également relevées par le directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti. Dans son message lu par Ray Mankené, délégué de la représentante de l'OMS au Congo, les patients sont invités à ne prendre les antibiotiques que sur prescription d’un professionnel de santé. Les conséquences sont, entre autres, les difficultés de soins ; le prolongement de la durée des traitements ; le coût élevé du traitement ; la réduction de la production et l'accroissement de la mortalité. « La résistance aux antibiotiques représente une grave menace pour la santé et le développement dans le monde, car elle atteint désormais des niveaux dangereusement élevés dans toutes les régions. Le traitement devient parfois impossible pour des infections comme la pneumonie ; la tuberculose et la gonorrhée du fait de la perte d’efficacité des antibiotiques », apprend-on dans le message de l'OMS.  

Le directeur régional recommande aux patients d’utiliser les antibiotiques sur la demande du médecin et de ne pas donner à leur entourage ceux qui leur ont été prescrits. Aux professionnels de santé d’appliquer les bonnes pratiques de prévention et contrôle des infections ; de ne prescrire et délivrer des antibiotiques que lorsqu'ils sont vraiment nécessaires.

Les conséquences de l’automédication sur la résistance aux antibiotiques chez le consommateur

Le médecin biologiste, Esther Nina Otsira Ngoyi, a fait savoir que les conséquences graves de l’automédication chez le patient conduisent à la résistance aux antibiotiques, utilisés en cas d’une infection due aux bactéries. Il existe deux sortes de bactéries : allongées et arrondies.

 Cette résistance peut être naturelle et acquise, a-t-elle déclaré, ajoutant que depuis quelques années, les bactéries étaient sensibles aux antibiotiques. Actuellement, l’usage excessif de ces médicaments a tué les bactéries sensibles. « La résistance aux antibiotiques est une lutte multidisciplinaire car elle est observée chez les patients avec des médicaments comme l'amoxicilline, la gentamicine et la ciprofloxacine. L’Etat doit jouer pleinement son rôle contre l’automédication car on ne doit plus acheter des antibiotiques sans ordonnances. », a recommandé la bilologiste.    

Prenant la parole à cette occasion, le président des consommateurs, Dieudonné Moussala, a expliqué que le problème se pose au niveau de l’information auprès des citoyens et professionnels de la santé. Les uns ont la connaissance de l’automédication mais préfèrent acheter des médicaments sans être consultés. Les autres pratiquent l’automédication par manque de moyens. A cet effet, ils sont obligés de se procurer des médicaments de la rue. « La faible capacité des pharmacies, le problème d’accueil par les médecins ainsi que la responsabilité de l’administration sont autant de problèmes qui expliquent l’automédication », a indiqué Dieudonné Moussala.       

La présidente de l’Ordre des pharmaciens, le Dr Alphonsine Atta, a, pour sa part, sollicité une collaboration tripartite entre le ministère de la Santé, les pharmaciens et l’OMS en ce qui concerne la prescription des ordonnances. 

Lydie Gisèle Oko

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