Santé publique : le Congo s’attèle à éradiquer la malnutrition

Jeudi 28 Mai 2015 - 17:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Discuter des différentes stratégies pour répondre à la problématique de la malnutrition au Congo a été le principal but de l’atelier sur l’examen et l’adoption du cadre opérationnel de la stratégie de lutte contre la malnutrition au Congo. Celui-ci devra répondre aux exigences du mouvement Scaling Up Nutrition (SUN).

C’est dans ce cadre que le secrétariat général de la présidence de la République, point focal du Mouvement SUN, a organisé cet atelier, du 25 au 27 mai à Brazzaville. Au terme de ses assises, les participants ont adopté, après examen, le cadre opérationnel pour la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre la malnutrition au Congo. Outre l’axe stratégique d’intervention, les participants ont également adopté le projet de décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Conseil national de l’alimentation et de la nutrition.

« Le pas supplémentaire que nous venons de franchir constitue, à n’en point douter, une avancée importante qui permettra un pilotage pragmatique et cohérent ou, du moins, une coordination des politiques sectorielles en matière d’alimentation et de nutrition. L’élaboration du cadre opérationnel de mise en œuvre de la stratégie de lutte contre la malnutrition n’est pas une finalité en soi. Les difficultés inhérentes au choix et à l’utilisation des indicateurs pour la mise en place d’un système de suivi-évaluation axé sur les résultats ne doivent pas entamer notre volonté de nous investir pleinement dans cette entreprise combien indisponible pour notre pays », a déclaré le secrétaire général de la présidence de la République, Jean baptiste Ondaye.

Sur une approche participative, les participants ont été édifiés sur « le cadre stratégique de lutte contre la malnutrition au Congo » et « la méthodologie d’élaboration du cadre opérationnel ». Dans son exposé, le directeur de l’hygiène publique, Lambert Kitembo a présenté la cartographie de la situation nutritionnelle au Congo, caractérisée par une prévalence de 24% de malnutrition chronique ; 6% de malnutrition aigüe, soit plus de 60.000 enfants qui sont à haut risque de tomber malades et de mourir ; 11.6% d’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 5 ans, et 14% chez les femmes en âge de procréer souffrant de maigreur. L’obésité devenue également un problème de santé publique, touche 9% de femmes en âge de procréer et 3% d’enfants de moins de 5 ans.

« Bien que les partenaires au développement mettent en œuvre des interventions visant à réduire la malnutrition aigüe, leur couverture reste cependant très faible. Le retard de croissance a des conséquences négatives sur la santé, le développement physique et psychomoteur de l’enfant, la croissance économique et la perpétuation de la pauvreté. Elle entraine ainsi une réduction du revenu pouvant aller jusqu’à 10% pour l’individu sur la durée de sa vie, une réduction jusqu’à 2-3% du PIB, des déficits de scolarisation par une diminution du quotient intellectuel de 10 à 15% et une augmentation des coûts de soins de santé. Si aucune action n’est prise durant la fenêtre d’opportunité, de la conception à l’âge de 2 ans, la malnutrition devient irréversible et compromettra le cycle générationnel », a affirmé le coordonnateur résident du système des Nations-unies au Congo Anthony Kwaku OHEMENG-BOAMAH, avant de rappeler qu’un tiers des causes de mortalité des enfants sont liées à la malnutrition et que celle-ci entraine aussi des complications pendant la grossesse et l’accouchement.

Plusieurs axes stratégiques ont été développés, à savoir : le renforcement du cadre institutionnel, normatif et juridique de lutte contre la malnutrition ; extension de la couverture des interventions directes et favorables à la nutrition ; la mise en place d’un système opérationnel de communication pour le développement ; l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages ; le renforcement des capacités de la recherche-action en nutrition et secteurs connexes et du système d’informations alimentaires et nutritionnelles.

A l’issue des travaux, des recommandations ont été formulées afin d’assurer le recrutement des nutritionnistes ; renforcer la disponibilité des produits de prise en charge de la malnutrition dans les formations sanitaires ; créer un laboratoire de contrôle de qualité des aliments ; organiser un atelier sur le suivi et l’évaluation du cadre opérationnel de lutte contre la malnutrition.

Cet atelier a rassemblé diverses personnalités venant des différents secteurs connexes du SUN : parlementaires, conseillers du président de la République, chefs de départements ; cadres des ministères en charge des problèmes liés à l’alimentation et à la malnutrition ; représentants des organismes du système des Nations-unies ainsi que les représentants de la société civile.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Jean Baptiste Ondaye (au centre) Photo2: Les participants à l'atelier

Notification: 

Non