Santé publique : le paludisme, première cause de consultation et d’hospitalisation au Congo

Samedi 25 Avril 2015 - 18:15

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La maladie représente 18% de causes de mortalité dans la population générale et 28% chez les enfants de moins de cinq ans

L’humanité célèbre le 25 avril de chaque année, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Au Congo, la 8e édition, placée cette année sur le thème : « Investir dans l’avenir. Vaincre le paludisme », a été célébrée à Pointe-Noire la veille, simultanément avec le lancement de la Semaine africaine de vaccination. Dans un message rendu public à cette occasion par le biais du directeur du cabinet du ministre de la Santé et de la Population, Jean Philippe Gakosso, le gouvernement a rappelé que le paludisme est la première cause de consultation et d’hospitalisation au Congo.

« Les moyens de lutte efficace contre ce fléau existent, et doivent être promus dans notre pays. Il s’agit, entre autres, de l’utilisation des moustiquaires imprégnées, la lutte anti vectorielle, le traitement précoce  et gratuit chez l’enfant », a-t-il indiqué.

En effet, dans le cadre de la prévention, le ministère de la Santé entend poursuivre les efforts entrepris avec l’appui de la coopération cubaine à travers la lutte anti vectorielle par l’utilisation des bio-larvicides. Selon Jean Philippe Gakosso, des équipes mixtes composées de techniciens congolais et cubains sont actuellement à pied d’œuvre à Brazzaville et à Pointe-Noire pour la réalisation des études préalables au lancement effectif du projet avec Labiofam. Les résultats des études obtenues dans ces deux localités permettront cette année d’engager, a-t-il poursuivi, des interventions nécessaires. Il s’est, par ailleurs, félicité de l’appui des partenaires techniques, notamment l’OMS, l’Unicef, les autres agences du système des Nations unies, qui accompagnent le gouvernement dans la lutte contre le paludisme.

« Les taux de mortalité liée au paludisme ont reculé de 54% dans la Région africaine »

Outre la cérémonie officielle organisée dans la ville océane, quelques activités ont été organisées à Brazzaville. Il s’agit notamment du symposium sur des thèmes spécifiques de prévention et de prise en charge contre le paludisme; de la dotation des réactifs de laboratoire pour le diagnostic gratuit du paludisme à toutes les formations sanitaires publiques ainsi que la 2e édition du prix du meilleur technicien de laboratoire pour le diagnostic du paludisme.  Un concert public gratuit a été aussi organisé à la mairie de Mfilou, dans le 7e arrondissement pour soutenir la lutte contre le paludisme.

S’exprimant à cette occasion, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Congo, Fatoumata Binta Tidiane Diallo, s’est félicitée des avancées notables obtenues dans la lutte très ardue contre ce fléau. Selon elle, entre 2000 et 2013, le nombre estimatif de cas de paludisme dans la population à risque a diminué de 34%, tandis que les taux de mortalité liée au paludisme ont reculé de 54% dans la Région africaine. Elle a également déploré le fait qu’en dépit de ces progrès, la Région n’est pas encore prête à atteindre la cible fixée par l’Assemblée mondiale de la santé pour 2015, à savoir « réduire de 75% la morbidité et la mortalité liées au paludisme ». Ceci à cause de l’accès limité aux interventions de lutte et leur sous-utilisation.

Rappelant les différentes méthodes de prévention et de contrôle du paludisme, elle  a appelé les différents acteurs, chacun dans la mesure de ses compétences, à accompagner le gouvernement dans cette œuvre salvatrice. « Au moment où nous célébrons la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, nous vous prions de veiller à ce que les ressources disponibles soient orientées en priorité vers les localités et les groupes les plus exposés au risque du paludisme. Nous vous exhortons à investir davantage dans les systèmes communautaires afin de dépister tous les cas suspects de paludisme et de procéder au diagnostic avant l’administration du traitement », a invité le Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo.

Selon le rapport de l’OMS, le paludisme a occasionné à l’échelle mondiale, 584 millions de décès dont 90% en Afrique subsaharienne et 78% de ces décès chez les enfants de moins de cinq ans. La cérémonie de célébration de cet évènement s’est déroulée le 24 avril à Pointe-Noire en présence du secrétaire général de la préfecture, Pierre Sama.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Jean Philippe Gakosso remettant un kit de réactif de laboratoire au SG de la préfecture de Pointe-Noire ; crédit photo Adiac