Sape : le photographe barcelonais Hector Mediavilla signe S.A.P.E., un beau livre de photos pour « montrer une autre image de l’Afrique, aller au-delà de la misère et des guerres infernales »

Lundi 7 Janvier 2013 - 12:30

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S.A.P.E., un beau livre de photos sur la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (Sape), est publié en français, en anglais et en espagnol. Ce mouvement, qui remonte aux années 1980, représente un art de vivre made in Congo-Brazza

Héctor Mediavilla.Hector Mediavilla revient sur sa démarche artistique lors d’un entretien consacré à la sortie de son livre.

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à écrire ce livre ?

Hector Mediavilla (HM) : J’ai découvert la Sape en 2003 alors que j’assurais la formation de jeunes photographes à Brazzaville. C’est un concept unique en son genre. Séduit, je me suis concentré sur ce phénomène. Je voulais montrer une autre image de l’Afrique, aller au-delà de la misère et des guerres infernales.

LDB : La Sape n’appartient-elle qu’à un milieu social ou touche-t-elle tout le monde ?

HM : Les Congolais sont tous des sapeurs. La Sape n’est pas un club select. Cela va du chômeur au ministre... Même les femmes font partie de la Sape. Cependant, il faut reconnaître que ce mouvement touche beaucoup plus ceux qui vivent dans la précarité, car il permet à ces hommes de la rue de surmonter leurs difficultés quotidiennes et de les aborder d’un œil plus serein.

LDB : Selon vous, la Sape fait-elle partie d’une culture intégrante ou est-elle simplement un concept ?

HM : La Sape est un art de vivre, une culture urbaine ancrée dans le subconscient collectif des Congolais.

LDB : Comment s’est passée votre immersion dans le milieu de la Sape ?

HM : Cela n’a pas été facile au début, mais j’ai réussi à photographier certains sapeurs dont j’ai publié les images dans le magazine Gentlemen en Europe. De retour à Brazzaville, j’ai été bien accueilli, et c’est ainsi que toutes les portes m’ont été largement ouvertes.

 

 

Vanessa N’Gourou

Légendes et crédits photo : 

Héctor Mediavilla.