Scrutin présidentiel : l’IRDH dénonce la campagne pour l’annulation des résultats

Lundi 14 Janvier 2019 - 18:15

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L'ONG de défense des droits de l’homme estime qu' une telle initiative est extrêmement dangereuse pour la paix et la sécurité de la République démocratique du Congo (RDC) et de la sous-région de la Sadc.

Dans une analyse publiée le 11 janvier,  l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) révèle que les chiffres allégués par le directeur de Human Rights Watch (HRW) et largement relayés par la presse internationale, remettant en cause les résultats de la présidentielle publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), n’étaient ni des résultats des dépouillements du scrutin du 30 décembre 2018  ni des tendances attribuables à la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco). De ce fait, conclut l’ONG de défense des droits de l’homme, il convient de cesser de les lui imputer.

Alors que la centrale électorale annonce pour le 22 janvier la prestation de serment du nouveau président élu à l'issue de ce scrutin, l’IRDH condamne, par ailleurs, les cabinets d’études, ONG et groupes internationaux qui font campagne pour l’annulation du scrutin du 30 décembre 2018. Pour l’IRDH, qui rapelle, en effet, que le vote des dirigeants était un droit réservé aux seuls citoyens et que les ONG internationales doivent le respecter, une telle initiative est extrêmement dangereuse pour la paix et la sécurité de la RDC et de la sous-région Sadc.

L’IRDH rappelle que la Céni a publié, le 10 janvier, des résultats provisoires donnant Félix Tshilombo Tshisekedi gagnant du scrutin présidentiel organisé dans le pays. L’ONG note qu’à Johannesburg, comme à Kinshasa, Goma et Lubumbashi, des Congolais ont célébré « la fin effective du règne de Kabila » qui dure depuis janvier 2001, relevant, cependant, qu’une certaine « opinion internationale » n’était pas d’accord avec cet aboutissement et se mobilise à fond, par l’entremise des médias internationaux, dans une campagne pour l’annulation du scrutin.

Soulignant des multiples irrégularités qui ont émaillé le processus, avant, pendant et après le jour du scrutin, l’IRDH note que ces dernières ont été inscrites dans la stratégie du régime sortant de garder le pouvoir. « L’opposition politique, les églises et la société civile avaient condamné et dénoncé, notamment, le recours unilatéral de la Céni à la machine à voter, les embuches créées par les services de sécurité contre la campagne électorale des candidats de l’opposition, l’usage abusif des moyens et personnel de l’Etat aux fins de campagne, l’achat des cartes d’électeurs, la censure de la presse, l’interruption de l’internet, l’empêchement des témoins et observateurs d’accéder aux lieux de vote ainsi que tant d’autres violations des droits de l’Homme », a dénoncé l’IRDH pour qui, nonobstant ces irrégularités, l’issue des élections a calmé la tension qui était très dense à Kinshasa et dans les grandes villes. L’envie du changement par les urnes, a souligné l’IRDH, était palpable, à tel point que la décision de suspendre l’organisation des élections dans les territoires affectés par l’épidémie à virus Ebola avait été très mal accueillie. Face  toutes les réalités, l’IRDH pense que l’annulation du scrutin présidentiel tenue le 30 décembre 2018 serait parmi les procédures à écarter dans la recherche de la résolution du problème congolais.

 

Lucien Dianzenza

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