Secteur bancaire : l’Afrique met à mal la suprématie asiatique et européenne

Lundi 25 Juillet 2016 - 19:43

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L’arrivée massive des banques professionnelles africaines en RDC remonte au sortir de la guerre civile. Elles constituent même la dernière vague importante dans ce secteur qui a connu une profonde mutation. Selon les informations en notre possession, Equity Bank, une banque commerciale kenyane, a intégré la RDC dans son planning d’expansion en Afrique d’ici à 2020. Au total, elle projette de s’installer durablement dans dix pays de la région.

En dépit d’un ralentissement de l’activité économique, la RDC continue de garder un secteur bancaire plutôt dynamique. Comme l'expliquent les analystes, il y a plus de 40 millions de Congolais à bancariser, en plus des 13 millions de comptes déjà ouverts. Avec la saturation du marché formel, les banques du pays se livrent actuellement à une lutte acharnée pour conquérir une nouvelle clientèle parmi les couches les plus modestes du pays. Une démarche loin d’être simple en raison des limitations du marché du fait de la faible capacité à y collecter de l’épargne.

C’est dans ce contexte qu’Equity Group a dévoilé ses ambitions sur le long terme pour la RDC, après y avoir fait une entrée fracassante en rachetant la Procrédit Bank. Selon des sources bien informées, Equity Group a prévu également de mettre en œuvre une technologie de pointe pour arriver à offrir un service plus facile et efficace. À ce stade, environ 10 des 18 banques opérationnelles en RDC viennent des pays africains. Parmi celles-ci, il faut citer, notamment, Eco Bank, Afriland first Bank, Bank of africa, United for Africa, Equity bank, Access Bank, BGFI Bank, Fi Bank, Standard Bank et FBN Bank DRC.

Certes, le marché reste verrouillé par les banques traditionnelles qui ont réussi à percer après le départ des banques internationales, occupant ainsi plus de 70 % du marché bancaire. Il s’agit principalement de quatre banques appartenant à des groupes d’origines asiatique et européenne qui doivent se réinventer à présent pour faire face à la concurrence africaine et profiter de fortes marges de progression. Et les opportunités restent nombreuses. Misant sur la décentralisation qui a fait passer le nombre de provinces de 11 à 26, les nouvelles entités représentent des cibles potentielles pour l'absence d'un système financier approprié.

Laurent Essolomwa

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