Sécurité alimentaire: l’Etat ferme les boulangeries insalubres à Brazzaville

Jeudi 5 Juillet 2018 - 16:31

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Le ministère du Commerce, des approvisionnements et de la consommation a déjà mis sous scellé, depuis quelques jours à Brazzaville, une dizaine d’établissements jugés indignes à la fabrication du pain, un aliment de grande consommation au Congo.

La fermeture des  boulangeries entre dans le cadre d’un vaste contrôle lancé le 27 juin dernier, sur instruction ferme du ministre de tutelle, Alphonse Claude N’Silou, après épuisement de l’ultimatum sur le respect scrupuleux des normes en la matière.

« Je vous ordonne instamment de procéder, sans complaisance, à un contrôle systématique de tous les fabricants de pains et autres produits pâtissiers. Je vous instruis, en outre, de procéder dans l’immédiat après contrôle, à la fermeture de toute boulangerie ou pâtisserie ne respectant pas les normes d’hygiène, de santé et autres conditions de fabrication et de vente de leurs produits », recommandait le ministre dans une note de service adressée aux directeurs généraux.

Dans l’exécution des orientations du ministre, la direction de la Concurrence et de la répression des fraudes commerciales a entrepris, juste après, un contrôle musclé et sans complaisance dans toutes les boulangeries de Brazzaville.

À l’issue de cette opération, certains établissements ne remplissant pas les conditions édictées par le ministère ont été immédiatement fermés. Leur nombre exact n’a pas été communiqué mais d'après le constat de terrain effectué le 4 juillet, une dizaine se trouve déjà frappée par cette mesure.

Pour suivre cette action, le directeur de la Concurrence et de la répression des fraudes commerciales, Philippe Nsondé Mondzié, a entrepris, le 4 juillet, une première mission d’évaluation, accompagné par un huissier de justice.

Il ressort de cette ronde un constat encore amer car sur les douze boulangeries fermées, notamment à Bacongo, Makélékélé, Mazala, Moungali, Mikalou et Talangaï, à ce jour, deux seulement se sont conformées aux directives du ministère et ont déjà repris leurs activités. Parmi les dix qui demeurent encore fermées, un engouement à se conformer à la règlementation a été ressenti. Certaines d’entre elles hésitent encore et leurs portes sont encore sous clef.

De vraies sources de distribution des maladies

Sur le terrain, la plupart des boulangeries fermées ne remplissent nullement les conditions d’établissements dignes, pouvant fabriquer le pain à consommer par des humains. À vue d’œil, ces unités de production sont en majorité dans un état piteux et malsain. Elles manquent même l’essentiel recommandé pour produire du pain sain et hygiénique. On note des pétrins de fortune, des plateaux et fours imbibés de poussière et de saleté, des tables de pétrissage et salles de fermentation envahies de mouches, dégageant une odeur nauséabonde, parfois placées non loin des toilettes à ciel ouvert.

Tenues en majorité par les expatriés, ces boulangeries ne sont autres que de simples industries de contamination et propagation de maladies. Pourtant, certains boulangers sont conscients de l’impropriété de leurs produits. Répondant à la question de savoir s’il consommait le pain qu’il fabrique, un boulanger a coupé court : « Non, le pain que je mange, je l’achète au centre-ville », a-t-il reconnu.

Hormis leur état insalubre, deux parmi ces boulangeries ont été fermées pour toxité. Les équipes de contrôle avaient surpris les ouvriers en train de peindre les murs intérieurs, pendant que le pain était exposé pour la fermentation. Un motif que le ministère du Commerce estime grave pour la vie des citoyens.

Le ministère imperturbable dans l’application de cette mesure

Trop c’est trop, le ministère du Commerce ira jusqu’au bout. « Nous souhaitons vivement que les boulangeries qui n’ont pas encore amorcé des aménagements le fassent. La rigueur exprimée à travers la fermeture de ces établissements se poursuivra au fur et à mesure que le contrôle s’effectuera, parce que si une boulangerie ne remplit pas les conditions d’hygiène ou de salubrité comme souhaité, elle sera fermée définitivement », a souligné le directeur général de Concurrence et de la répression des fraudes commerciales, Philippe Nsondé Mondzié.

Il a ensuite précisé que ce contrôle s’étendra sur l’ensemble du territoire national avec la même rigueur.

Firmin Oyé et Merveille Atipo (stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

1-Une boulangerie fermée au rond-point Mikalou /Photo Adiac 2-Philippe Nsondé Mondzié visitant la boulangerie dont le pain était exposé au risque de toxité au rond-point Bifouiti /Photo Adiac

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