Sécurité au Sahel : les signataires de l’accord de paix au Mali appelés à accélérer sa mise en œuvre

Jeudi 27 Septembre 2018 - 13:57

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Les dirigeants européens et africains ont, lors d’une réunion sur le Mali, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York , mis la pression le sur les parties concernées afin de ramener la paix dans le pays ainsi que dans la sous-région.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré : « Les Maliens doivent maintenant œuvrer sans délai à l’accélération de la mise en œuvre de l’accord de paix ». Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, est intervenu dans ce même ordre d’idées. « J’exhorte les autorités maliennes et les autres acteurs concernés à accélérer la cadence », a-t-il insisté. Soulignant que « la stabilisation du Mali (était) celle de toute la région du Sahel et au-delà », il a appelé les autorités de Bamako à mieux inclure « toutes les composantes de la société » dans la recherche de la paix et de la stabilité.

De son côté, la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, a dit que « les acteurs maliens, signataires ou pas de l’accord, doivent se positionner clairement soit en faveur de l’accord soit en dehors et en assumer les conséquences avec cohérence ». Elle a ajouté : « Sur le processus de paix, nous ne pouvons pas nous contenter de répéter les mêmes messages année après année (…). Nous appelons le Mali et les pays du Sahel à développer une vraie stratégie régionale pour s’attaquer au crime organisé et au trafic qui entravent l’application de l’accord et financent le terrorisme ». L’UE est un des principaux contributeurs financiers à la force conjointe du G5 Sahel contre le terrorisme et à la formation des forces armées maliennes.

Réagissant à tous ces appels, le président Ibrahim Boubacar Keïta a réclamé des « moyens financiers » pour agir. « La volonté politique seule ne suffit pas (...) Il faut aussi les moyens techniques et financiers adéquats », pour le G5 Sahel notamment, a-t-il martelé à la tribune des Nations unies. Le chef de l’Etat malien a promis de « travailler sans relâche à la mise en œuvre diligente et inclusive » de l’accord mais a aussi demandé aux partenaires du Sahel d'« honorer leurs engagements » financiers. « La force conjointe du G5 Sahel peine à être pleinement opérationnelle, faute de mandat adapté et surtout de financements appropriés (…). Nous invitons nos partenaires qui ont fait des annonces de contributions financières (…) à honorer leurs engagements en faveur de la force conjointe », a poursuivi Ibrahim Boubacar Keïta.  

Malgré l’accord conclu en 2015 entre Bamako et l’ex-rébellion à dominante touareg, les violences djihadistes se sont étendues du nord vers le centre et le sud du Mali ainsi que vers le Burkina Faso et le Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits ethniques. Compte tenu de la persistance des violences au Mali, le Conseil de sécurité de l’ONU menace de sanctionner les responsables de groupes armés accusés de contrevenir à l’accord de paix.

Le G5 Sahel doit compter cinq mille hommes à terme. Il a été lancé par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad pour lutter contre les groupes terroristes qui essaiment dans cette région. Mais les quatre cent quatorze millions d’euros promis lors d’une conférence internationale des donateurs, le 23 février, tardent à se matérialiser. Cette situation a conduit le président malien à plaider pour le placement de cette force sous un mandat de l’ONU, « assorti d’un financement adéquat, pérenne et prévisible ». Cependant, les Etats-Unis, premiers contributeurs de l’organisation, sont opposés à cette proposition.

Au Mali, les Nations unies financent déjà leur mission dans ce pays (Minusma) qui mobilise quinze mille personnes, dont douze mille militaires. Ces troupes sont régulièrement la cible d’attaques meurtrières des groupes terroristes, tout comme la force française Barkhane et les forces armées maliennes.

 

 

Nestor N'Gampoula

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