Sécurité en Afrique : le sommet de l’UA largement dominé par la lutte contre Boko Haram

Samedi 31 Janvier 2015 - 13:30

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Au cours des travaux du 24e  sommet de l’Union africaine (UA) tenu à Addis Abeba en Ethiopie, tous les orateurs ont tenu un langage ferme à l’endroit de la secte Islamique Boko Haram, à l’instar du nouveau président en exercice de l’UA, Robert Mugabe.

« Ce fléau menace tous nos acquis depuis cinquante ans. Il faut l’éradiquer », a déclaré Robert Mugabé. 

Prenant la parole à son tour, le président de la Tunisie, Beji Caid Essebsi, a renchéri en disant : « nous sommes en guerre contre les organisations terroristes qui se cachent derrière la religion. La guerre nous unit, nous, les Africains, contre le terrorisme comme elle nous a uni contre le colonialisme. »

« Le terrorisme, en particulier la brutalité de Boko Haram contre nos populations, est une menace à notre sécurité collective et à notre développement. Elle s’est désormais propagée dans la région, au-delà du Nigeria et nécessite une réponse collective, efficace et décisive », a déclaré la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma

Aussi, les chefs d'Etat et de gouvernement africains présents à ces assises ont-il décidé de la mise place d'une force multinationale africaine de 7 500 soldats, en vue d'aller en guerre contre cette secte terroriste.

De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a accueilli favorablement le projet de l’UA de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU contre la secte islamiste du nord du Nigeria. « Mais attention, les mesures qui ne respecteraient pas les droits de l’Homme pourraient compliquer le problème », a-t-il averti aux soldats de la future force multinationale africaine qui seront appelés à frapper Boko Haram dans les zones très peuplées du nord-est du Nigeria.

Ce sommet des chefs d’Etat de l’UA, a aussi servi d'occasion propice pour  le secrétaire général de l’ONU d'appeler les dirigeants africains à ne pas s’accrocher au pouvoir et à quitter leurs fonctions au terme de leurs différents mandats.

Les États-Unis prêtent à apporter leur soutien logistique

Au cours d’une conférence de presse, la sous-secrétaire d’État américaine pour l’Afrique, Linda Thomas-Greenfield a insisté sur l’aide que son pays était prêt à apporter au Nigeria mais aussi à ses voisins dans la lutte contre Boko Haram en matériel, en formation et à travers une assistance technique.

 « Nous pensons que c’est possible de défaire Boko Haram. Et nous sommes prêts en tant que gouvernement américain, comme nous l’avons été depuis le début, à soutenir les efforts du Nigeria et de ses voisins avec une assistance technique, de la formation et du matériel », a-t-elle déclaré.

Les autres conflits qui ravagent le continent : Somalie, Mali, Libye, Soudan du Sud et République démocratique du Congo, ont été également évoqués.

Un sommet de l’Igad, l’organisation intergouvernementale Est-africaine sera organisé pour tenter d’arracher un accord entre le président sud-soudanais, Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, dont la rivalité a plongé depuis décembre 2013 la plus jeune nation du monde dans une sanglante guerre civile. Les deux hommes se sont rencontrés

auparavant à Addis Abéba, sans progrès.

Yvette Reine Nzaba