Sécurité en Afrique : Pour Carlos Lopes, l'impact économique des conflits armés est plus grave qu'Ebola.

Mercredi 28 Janvier 2015 - 10:30

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Pour le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies, Carlos Lopes, les attaques de Boko Haram et les conflits au Soudan du Sud, en Centrafrique, et en Somalie auront des conséquences plus « beaucoup plus graves qu'Ebola », sur l’économie du continent. Et appelle à l'annulation de leur dette.

«Nous avons entendu des pronostics inquiétants sur les conséquences d’Ebola, mais ces prédictions sont fausses. Les trois pays touchés représentent moins de 1% du PIB de l’Afrique», a-t-il déclaré,soulignant que les pays (Libéra, Sierra Leone, la Guinée) « durement éprouvés, auront toutefois besoin d’un allègement de dette pour se remettre. Bien davantage que le virus Ebola, ce sont la baisse des cours du pétrole et des matières premières et les conflits armés qui menacent les économies africaines», a martelé Carlos Lopes.

« Je pense que les donateurs ont été assez généreux. Tout le monde reconnaît qu’effectivement, les progrès qui ont été faits, du point de vue médical et du point de vue épidémiologique, sont consistants. Mais effectivement, maintenant la discussion se dirige vers la reconstruction de ces pays. Et le volet qui va vraiment faire la différence, c’est l’annulation de la dette », a-t-il déclaré.

« Nous pensons que pour 3 milliards de dollars, la communauté internationale vraiment peut avoir la satisfaction que des pays éventuellement, pourront se dédier à la reconstitution de leur système médical, à leur système de protection sociale et tout le volet économique mis en échec pendant cette période donnée », a-t-il poursuivi.

Le secrétaire exécutif de la CEA s'exprimait devant les ministres des Affaires étrangères du continent, réunis le 27 janvier à Addis Abeba pour préparer le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA). L'Organisation mondiale de la santé  s'est félicitée d'une « baisse réelle » du nombre de nouveaux cas d'Ebola en Afrique de l'Ouest.

En raison du ralentissement de la propagation de l'épidémie, le président sierra-leonais Ernest Bai Koroma a annoncé la levée des mesures de quarantaine contre Ebola, et l'allègement des restrictions au mouvement des populations pour soutenir l'activité économique du pays. Le Sénégal a rouvert sa frontière avec la Guinée. Le Mali a annoncé la fin de l'épidémie dans le pays Le Fonds monétaire international  va verser une nouvelle aide de 150 millions de dollars aux trois pays les plus touchés par l'épidémie Ebola,la Guinée, la Sierra Leone et et le Liberia.

Déjà, en décembre 2014, Carlos Lopes lançait un appel à la communauté internationale pour que celle-ci songe à annuler la dette des pays touchés par le virus Ébola car cela les mettrait dans de bonnes conditions pour la reprise de l’après-crise.

 

 

 

Noël Ndong