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Semaine des Afriques

Samedi 30 Mars 2019 - 17:39

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Depuis 2015, à l’initiative de plusieurs acteurs africanistes, l’Institut des Afriques de Bordeaux, soutenu  par la Région Nouvelle-Aquitaine en France, fédère un collectif d’une douzaine de membres dont la Ville de Bordeaux en  se consacrant et se dédiant à  la jeunesse.

L’institut a le dessein « d’opposer au rejet de l’Autre, quel qu’il soit, une valeur que nos sociétés semblent avoir malheureusement oubliée, l’humanisme ».

La quatrième Semaine des Afriques s’est tenue du 24 au 31 mars dans une tradition de flagellation des discours et politiques xénophobes, stigmatisant les migrants et réfugiés, ainsi que les fermetures de frontières.

C’est une invite aux  jeunesses africaines, pour leur rappeler si besoin était, qu’elles sont porteuses de l’avenir de leur continent et aussi pour leur accorder un espace de libre expression, pour qu’elles évoquent leurs espérances, leur sens de l’innovation, de la création, leurs difficultés, leur soif de liberté, de justice et de démocratie.

L’initiative tend à faire bouger les lignes et vise une véritable appropriation des sujets de leur Histoire en ce début du XXIe siècle et c’est bien le sens que les organisateurs ont voulu donner à cette semaine en la nommant Générations XXI.

Cette semaine aura rappelé la nécessité d’accorder une attention particulière aux  jeunes africains afin de mieux les connaître, au travers d’un programme riche et varié, pour une quatrième édition fidèle à ses engagements, avec au programme, une trentaine de rencontres, projections, conférences, concerts, expositions et bien plus que cela.  Au programme :

Lundi 25 mars, une conférence inaugurale a été animée par Fadoua Brour, présidente du Mouvement des jeunes marocains pour le climat, Eloy, rappeur et activiste, Hourya Bentouhami, philosophe et auteure au Musée d’Aquitaine. Le lancement de cette édition s’est fait en présence de personnalités permettant une réflexion sur les enjeux qui traversent les Afriques au XXIe siècle, qu’ils soient sociétaux, générationnels, politiques ou écologiques ;

Mardi 26 mars, à 20h : rencontre « Haïti : théâtre de l’aide au développement ? » avec Guy Régis Jr, écrivain et metteur en scène, au Hall des Douves. Guy Régis Jr y a procédé à la lecture de l’un de ses textes "De toute la terre le grand effarement", en compagnie d’Emmanuel Poilane.  Cette discussion interroge sur les limites de l’aide au développement en Haïti et ses conséquences sur la mémoire collective des Haïtiens, et dans quelle mesure cette dernière pourrait apporter un éclairage et réinventer l’aide au développement sur l’île ;

Mercredi 27 mars, à 19h : discussion « Pensée décoloniale » avec Françoise Vergès, politologue de renom au Pôle Juridique et Judiciaire qui a réagi sur les deux annonces faites ces derniers mois par le gouvernement français concernant la restitution aux pays africains concernés des œuvres d’art pillées sous la colonisation et la hausse vertigineuse des droits d’inscription dans les universités françaises pour les étudiants étrangers ;

Vendredi 29 mars, à 20h30 : concert « Afro Social Club », soirée organisée en avant-première du festival Bienvenue qui présentera ses actions de soutien à l’accueil des réfugiés Rocher de Palmer sous le rythme de l’afrobeat tonitruant de ces Bordelais sans frontières qui se résume en une tornade de cuivres et des rythmiques hypnotiques, du groupe originaire de Bordeaux mais inspiré par les souffles du monde, Afro Social Club ;

Samedi 30 mars, enfin,  à 20h 30, la  soirée de clôture, spectacle « Digital vaudou » avec Nicolas Ticot, artiste numérique, et Vincent Harisdo, danseur-chorégraphe, suivi d’une performance multimédia d’Arnaud Coutellec, DJ Bounty Inversé, et Caroline Corbal, artiste numérique à la  Salle des fêtes du Grand Parc, journée interculturelle et festive qui fût portée sur le thème de la rencontre, de la recherche d’une identité partagée, d’une culture hybride, décomplexée et décolonisée et qui a permis  tout au long de la journée, une pléiade d’ateliers et de propositions artistiques variées autant qu’une restauration très diversifiée sur place.

 

 

Ferréol Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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