Sérigraphie : un art qui exige un sens créatif très aiguisé

Jeudi 18 Avril 2019 - 21:42

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A côté des studios photos et des laboratoires photographiques, des maisons multimédias ayant pignon sur rue à Brazzaville se trouvent aussi des ateliers de sérigraphie. A portée de vue, ils attirent de plus en plus de la clientèle, en lui proposant des services de qualité.

A travers la ville de Brazzaville, plusieurs jeunes s’attellent au métier de la sérigraphie, en misant sur leur savoir-faire en la matière, véritable gisement d’emplois pour survivre. Ils apportent une touche particulière dans un métier longtemps dominé par les étrangers et creusent petit à petit leur sillon. Avec en prime, cette touche de plus en plus recherchée et appréciée par une clientèle qui leur reconnaît un certain savoir-faire. « Le secret de notre réussite c’est que nous sommes capables de repousser chaque jour les limites de la technique, en recherchant et en développant assidûment, en créant et en imaginant pour continuer de séduire les clients », a indiqué un sérigraphiste.

Ces petites structures artisanales, occupées par des Congolais qui se sont formés sur le tas, fournissent un travail de qualité. Le métier se perpétue et son caractère très spécifique le met hors d’atteinte des dangers de la mécanisation ou l’informatisation. Ces sérigraphistes sont souvent sollicités par des acteurs politiques, religieux, civils pour l’impression de leurs effigies sur les tee-shirts, les banderoles, qui sont de véritables instruments de propagande et de séduction pour ces derniers qui cherchent à convaincre ou à se forger une image auprès du public qu’ils veulent conquérir. « Nos réalisations sont uniques. Quelle que soit la demande, notre expertise nous permet de proposer aux clients le meilleur rendu visuel, grâce à une technique plus appropriée à leur demande », a laissé entendre Junior Mpankala, un sérigraphiste interrogé à Talangai.

Comme toute activité humaine, l’art de la sérigraphie s’apprend. Selon Junior Mpankala, c’est un métier qui exige beaucoup de capacité cognitive et d’adaptation en la matière. Comme qui dirait, il ne suffit pas seulement d’avoir un atelier et des machines d’impression, mais il faut plutôt savoir les utiliser pour pouvoir offrir aux clients un travail de qualité. Il exerce ce métier depuis une dizaine d’années et a entrepris plusieurs formations auprès des anciens.

Ici, l’activité fait appel à une organisation collective, de la conception jusqu’à la réalisation pour être couronnée de succès. Junior Mpankala décrit les techniques utilisées pour l’impression des objets. Dans son atelier, comme partout ailleurs, ils utilisent un écran de soie qui laisse passer l’encre à travers certaines mailles (celles qui n’ont pas été obstruées d’après le motif à reproduire).

L’impression d’un objet, selon ses explications, passe par différentes étapes : un écran constitué d’un tissu synthétique ou d’une tôle métallique très fine, tendue sur un cadre. Ensuite, les parties du motif ne doivent pas venir en couleurs sur la matière à imprimer. Pour le faire, ils ont recours à des procédés artisanaux et artistiques en  utilisant la colle, des produits imperméables, des vernis protecteurs et le repère photographique. Enfin, au stade de l’impression, celle-ci se fait à l’aide d’une raclette en caoutchouc, en étalant une petite quantité d’encre d’un bord à l’autre de l’écran, afin que l’encre passe à travers l’écran et imprime la matière voulue.            

Face aux besoins des clients qui se sont accrus et les exigences devenues incontournables, ces sérigraphistes, par ailleurs, recherchent toutes les méthodes possibles pour donner à leur métier une identité. Pour répondre à cette exigence, ils ont adopté les modes de conception et de réalisation des objets utilitaires et décoratifs, répondant aux attentes de la clientèle.

Professionnels dans leur métier, ces sérigraphistes locaux éprouvent beaucoup de difficultés pour s’approvisionner en matière première, notamment la soie et l’encre quadrichromie. Ces produits qui proviennent de l’étranger coûtent très cher, ce qui ne permet pas l’exécution de certaines commandes dans ces maisons de sérigraphie.

Cisse Dimi

Légendes et crédits photo : 

Des sérigraphistes congolais

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