Soirée Élan de chœur : les Messagers suscitent un élan des cœurs

Les Kinois qui ont participé au concert Élan de chœur en ont gardé un bon souvenir. En effet, la prestation remarquable de la chorale Les Messagers a rendu inoubliable cette soirée qui avait pour but de susciter un élan de charité de la part du public. Tout de noir vêtu durant presque tout le concert, avec bien en évidence le ruban rouge épinglé près du cœur symbolisant son soutien aux victimes du VIH/sida, le chœur a enchanté la salle. Il était donc question d’une récolte de quinze mille dollars pour la scolarisation d’orphelins qui ne pourraient autrement trouver de secours.

L’ambiance chaleureuse était propice à la rendre justement plus sensible à l’appel lancé par le Dr Faustin Kitetele, médecin chef de service des maladies infectieuses à la pédiatrie de Kalembe-Lembe. Il est clair que les airs de Haendel, Bach, Beethoven, Rosini, Mozart, Puccini n’ont pas eu pour seul effet d’adoucir les mœurs. Précédé par le témoignage d’un jeune homme de 28 ans vivant avec le VIH qui a ému la salle, le propos du pédiatre évoquant les besoins liés à la prise en charge des enfants infectés du virus du sida a été écouté d’une oreille attentive. Il a notamment souligné que « les enfants affectés et infectés souffrent de maltraitance ». Ces derniers qui n’ont pas demandé à naître ont droit à vivre et ne veulent rien d’autre. Le Dr Faustin Kitetele a du reste suggéré à la salle un procédé simple. « Nous ne vous demandons pas de nous donner l’argent. Passez à l’hôpital, nous vous donnerons le nom de l’enfant et de son école afin que puissiez vous–mêmes payer les frais  », a-t-il indiqué. Dans la salle, il s’est trouvé des âmes charitables qui ont sur le champ pris les coordonnées nécessaires pour tout contact utile.

Une troisième carrément festive

Puis, de la sobriété qui caractérisait les deux premières parties du concert, l’on est passé à une dernière et troisième partie plus gaie et carrément festive. La Traviata, Libiamo de Verdi, Funiculi Funicula de Luigi Denza, Votre toast de Bizet et pour finir, l’Alléluia de Haendel ont recueilli une pluie d’applaudissements du public. Il faut dire que Les Messagers ont su captiver l’assistance qui l’ont encouragé à son tour, les gratifiant de ses vives acclamations à la fin de chaque morceau.

Le Courrier de Kinshasa s’est approché du chef de chœur à la fin du concert. Membre des Messagers depuis quinze ans et dirigeant depuis quatorze ans, Onésime Mukandila que l’on a vu à la direction du chœur et chanter en solo a déclaré : « La chorale, de par sa définition, est une école de formation et de prière pour la sanctification de ses membres ». Et pour ce qui est de la soirée, il nous a confié : « L’une des missions conférées à l’Eglise, vu que nous sommes chrétiens au départ, c’est d’aimer. Et, qui dit amour ne peut se limiter à des paroles, il faut poser des gestes. Aussi avons-nous pensé que la musique pouvait être le chantre de la charité, faire de la charité autour de la musique. Chercher, trouver une cause pour laquelle nous pouvions militer, c’est ainsi que nous avons opté pour les orphelins victimes du VIH/sida afin de leur permettre de poursuivre leur scolarité ».

Si, comme l’a expliqué Onésime Mukandila, l’action en faveur des orphelins est ponctuelle, Les Messagers n’en sont pas à leur premier élan de charité. En effet, a indiqué son maestro, la chorale a déjà visité des prisonniers, livré un concert en faveur des malades du pavillon 11 de l’hôpital général de Kinshasa, ex-Mama Yemo.« Les malades du pavillon 11 sont sans familles. Ils sont pris en charge par les sœurs du Cœur immaculé de Jésus, nous menons ce genre d’actions en faveur de personnes démunies qui sont dans le besoin. Les temps sont durs mais chacun peut donner quelque chose, apporter un peu de joie et de gaieté ou encore un peu de son talent. C’est tout simplement un devoir de chrétien que nous avons accompli », a-t-il expliqué.