Somalie : la communauté internationale appelée à assurer la protection des parlementaires menacés par les islamistes

Jeudi 24 Juillet 2014 - 18:01

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L’assassinat de Saado Ali Warsame, quatrième parlementaire tuée cette année en Somalie par des activistes musulmans, suscite des réactions internationales. C’est le cas de la France et de l’Union interparlementaire (UIP) qui ont plaidé pour le renforcement des mesures de protection des élus du peuple dans ce pays

Le 23 juillet, Sado Ali Warsame, une femme courageuse, députée et artiste engagée, a été abattue froidement à Mogadiscio. Les insurgés islamistes shebab sont soupçonnés d’être derrière ce meurtre même si l’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat. Les shebab accusent les députés d’être des « mécréants servant les intérêts de l’étranger ». Chassés de Mogadiscio en août 2011, mais toujours présents dans de larges zones rurales, ils avaient menacé, en avril, de tuer « un par un » tous les députés somaliens. Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont multiplié récemment les attaques contre les institutions somaliennes, la présidence et le parlement en particulier.

La France, par le biais du Quai d’Orsay, a condamné jeudi l’assassinat de la députée et souligné qu’il « ne saurait y avoir d’impunité pour ce crime, dont les responsables devront être traduits devant la justice ». « La France se tient aux côtés du gouvernement fédéral somalien dans sa lutte contre le terrorisme et ses efforts de stabilisation du pays », ajoute-t-on dans un communiqué.

L’UIP a condamné également « ce crime honteux », dernier d’une série d’attaques contre des parlementaires déterminés à instaurer une démocratie pleinement fonctionnelle en Somalie après deux décennies de guerre civile et de troubles.

Malgré les difficultés d’assurer la sécurité en Somalie, l’UIP estime qu’il faut faire davantage pour protéger les représentants des citoyens. Elle a demandé à la communauté internationale d’aider ce pays à renforcer ses capacités dans ce domaine. De même, l’Union a engagé les autorités somaliennes à veiller à ce que les responsables de ces attaques contre des parlementaires soient traduits en justice. L’impunité ne peut qu’alimenter la violence contre les représentants légitimes du peuple somalien, affirme l’UIP.

« Nous sommes vivement préoccupés que des parlementaires soient constamment pris pour cibles, pour réduire à néant les efforts de consolidation de la démocratie. Ces actes cyniques représentent une menace pour celles et ceux qui s’efforcent de bâtir un avenir différent pour la Somalie, dans le but de les en dissuader », a relevé le secrétaire général de l’UIP, Martin Chungong.

Selon l’UIP, la transition politique en Somalie est suivie de près par l’organisation qui reconnaît les progrès accomplis par ce pays pour mettre en place un parlement représentatif après les élections législatives de 2012. C’est ce qui a permis à la Somalie de regagner les rangs de l’UIP à la 129e Assemblée que cette dernière a tenue à Genève, en octobre 2013.

 

Nestor N'Gampoula