Sondage : 91% des Congolais opposés à la prorogation du mandat de la Monusco

Mercredi 25 Mars 2015 - 18:00

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À la veille de la décision du Conseil de sécurité sur le rallongement ou pas du mandat de la Monusco, le désamour semble total entre la force onusienne et la population congolaise

Soumis à un sondage de l’Institut Les points, les habitants de Kinshasa, Bukavu et Goma ont affiché, à 91%, leur opposition farouche à un quelconque renouvellement de la Mission des Nations unies en RDC au regard des résultats moins satisfaisants obtenus depuis plus de 15 ans. 23% de cette première catégorie souhaitent que ce retrait soit progressif contre 61% qui exigent une rupture brusque.

Alors que la montée en puissance des Forces armées de la RDC (Fardc) justifie le choix du retrait de la Monusco, le non au renouvellement de sa mission découlerait notamment des scandales enregistrés au sein des contingents de l’ONU sur le territoire congolais depuis novembre 1999 et de ses absences dans les grands rendez-vous tel que le démantèlement  de Laurent Nkundabatware, du M23 et des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda.

La majorité des sondés estime que la Monusco s’est toujours employée à la protection des milices plutôt qu’à la cessation de leurs activités.  Elle note par ailleurs que depuis novembre 1999, la mission onusienne a plus brillé par des scandales autour du trafic des minerais plutôt que par des grandes victoires sur le terrain. Le poids financier de la présence des contingents de la Monusco en RDC devrait cesser de peser sur les Congolais qui ont prouvé leurs capacités à résoudre seuls leurs problèmes.

La controverse autour du mandat de la Monusco a atteint son point culminant avec les deux sons de cloches donné le 16 mars 2015. D’un coté, le gouvernement congolais, par l’entremise de son ministre des Affaires étrangères, avait clairement manifesté son intention de mettre un terme à la présence de la Monusco sur le territoire congolais. Il avait souhaité un retrait progressif des contingents de la force onusienne.

Pour sa part, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler, ne cesse de plaider pour une énième prorogation du mandat de la Monusco, une opinion partagée par quelques partis politiques de l’opposition et des ONG congolaises. Ces dernières estiment que la présence de la force onusienne serait une garantie supplémentaire du respect du calendrier électoral par toutes les parties.

Jeannot Kayuba

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