Sotchi

Revenons un instant sur les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi qui se sont achevés samedi sur les bords de la mer Noire au terme d’un parcours sans faute qui a laissé pantois des milliards de téléspectateurs sur les cinq continents. Non pour tresser des couronnes au président Vladimir Poutine qui a gagné un pari que tous les observateurs jugeaient à l’origine impossible à relever. Non pour saluer la renaissance d’une Russie millénaire qui, vingt ans après s’être effondrée, s’impose à nouveau comme l’une des premières puissances de la planète. Mais pour tirer de cette expérience les leçons qu’elle comporte.

Ce qui ressort de ces JO, c’est, d’abord, qu’un évènement sportif – mais on pourrait en dire autant d’un événement artistique ou culturel – projette du pays qui l’organise une image incroyablement positive dès lors que sa préparation et son déroulé s’avèrent impeccables. Au-delà de la puissance militaire, de la prééminence financière, de la domination politique qui étaient jusqu’à présent perçues comme les véritables ressorts du leadership à l’échelle mondiale, la capacité d’une nation à se mobiliser pour réussir une telle opération s’avère tout aussi payante, sinon même plus. Cela en raison du retentissement planétaire que les moyens de communication modernes donnent à ce genre de spectacle.

Ce qui ressort également des jeux de Sotchi est le fait qu’un événement bien préparé, bien conduit, bien conclu est capable de redresser en quelques jours la perception que le monde extérieur avait jusqu’alors d’un pays. Il ne résout assurément pas les problèmes auxquels celui-ci se trouve confronté, mais il a le mérite de prouver qu’en dépit des obstacles s’élevant sur sa route, ce même pays a en lui les forces nécessaires pour gagner. Dans un monde comme celui dans lequel nous vivons, où le pessimisme l’emporte volontiers sur l’optimisme, une semblable démarche est remarquable à tous égards. Elle confirme que la volonté humaine est capable de renverser les montagnes.

Pourquoi énoncer ici ces évidences ? Parce que le Congo devra relever dans les deux années à venir des défis importants qui sont, d’une part, le Festival panafricain de musique, d’autre part les Jeux africains, et que nous ferions bien de nous inspirer dans leur préparation des leçons que la très ancienne Russie vient de donner au monde.